Critique

Critique ciné: Belles familles, un roman familial imaginaire

Marine Vacth et Mathieu Amalric dans Belles familles de Jean-Paul Rapenneau © DR
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

COMÉDIE DRAMATIQUE | Douze ans après Bon voyage, Belles familles consacre le retour fort attendu de Jean-Paul Rappeneau. Porté par un élan romanesque souverain, le film témoigne de la fraîcheur et de la verve intactes du réalisateur.

Jean-Paul Rappeneau de retour aux affaires, il y a lieu de se réjouir. Du Sauvage à Bon voyage, le cinéaste français s’est posé en maître de la comédie haut de gamme, sentiment que vient conforter aujourd’hui ce Belles familles que l’on n’attendait plus. Au coeur du film, il y a un homme toujours sur le départ, Jérôme Varenne (Mathieu Amalric), de passage à Paris à l’occasion d’un business trip le conduisant avec sa compagne, Chen-Lin (Gemma Chan), de Shanghai à Londres. Et qui, apprenant que la maison de son enfance, en province, est au coeur d’un conflit immobilier, décide de faire un saut à Ambray, histoire d’expédier l’affaire. Laquelle prend un tour inattendu lorsqu’il rencontre Louise (Marine Vacth), le film déployant alors sa mécanique à tiroirs à mesure que s’y révèlent secrets de famille, imbroglios divers et autres faux-semblants…

Cinéaste-esthète, Rappeneau livre ici un pur travail d’orfèvre, où la finesse de l’écriture le dispute à la fluidité du mouvement. Belles familles est ainsi affaire de rythme(s), d’harmonies polyphoniques et d’audaces narratives, le genre de film à faire rimer rebondissements rocambolesques, éléments burlesques et élans romanesques. Non sans réussir, par la grâce de sa mise en scène et presque sans avoir l’air d’y toucher, à prendre la mesure de la marche du temps, superposant à la France d’antan sa pendante hyper-connectée au reste du monde, cadre mouvant de cette virevoltante comédie humaine. Soit une oeuvre comme l’on n’en voit plus guère, et un pur bonheur de cinéma.

DE JEAN-PAUL RAPPENEAU. AVEC MATHIEU AMALRIC, MARINE VACTH, GILLES LELLOUCHE. 1H53. SORTIE: 14/10.

Dans le Focus du 9 octobre, notre interview de Jean-Paul Rappeneau.

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