Cineact en appel pour sauver l’ancien cinéma porno ABC

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FocusVif.be Rédaction en ligne

Les conseils de la fondation Cineact et ceux des propriétaires du bâtiment qui abritait le cinéma ABC se sont retrouvés face au juge, ce mardi après-midi, en appel, devant le tribunal civil de Bruxelles. Compte-rendu.

En cause de cet appel, Cineact estime qu’elle avait un accord avec l’ancien propriétaire du 147, boulevard Adolphe Max à Bruxelles, qui abritait l’ancien cinéma pornographique ABC, en vue de louer l’espace et d’en refaire un cinéma. Mais les héritiers du propriétaire, décédé le 4 mai 2014, avaient décidé de faire autre chose du bâtiment, aucun bail ne les liant à Cineact.

D’un côté de la barre, Me Frédéric Nimal a plaidé que sa cliente, la fondation Cineact, avait obtenu un accord, en avril 2014, avec l’ancien propriétaire du bâtiment de l’ABC pour louer l’espace et ré-exploiter cette salle de cinéma typique des années 70.

Cineact avait pour but de lancer un cinéma d’art et d’essai, tout en préservant l’architecture du lieu, et avait déjà obtenu des dons pour la réalisation de son projet. « L’accord est démontré par des échanges de mails et par l’occupation du bâtiment. Cineact avait reçu les clés », a-t-il argumenté.

De l’autre côté de la barre, Me Laurent Mosselmans représente les héritiers du propriétaire, décédé le 4 mai 2014, lesquels n’ont pas souhaité signer de bail avec Cineact. « Effectivement, il y avait eu des négociations sur un bail éventuel », a concédé Me Mosselmans, « mais aucun bail n’a été signé et de nombreux points essentiels n’avaient jamais été discutés, notamment la durée du bail. Quant aux clés, elles avaient été données uniquement pour permettre à Cineact de récupérer, à très bons prix d’ailleurs, des pellicules cinématographiques », a-t-il soutenu, accusant de plus Cinéact de tenir des propos diffamatoires à l’égard de ses clients dans la presse.

« Le bâtiment ne pouvait d’ailleurs pas être occupé, des travaux colossaux étaient nécessaires. L’endroit était en ruines et n’était pas exploitable tel quel. En réalité, les membres de Cineact se sont considérés comme chez eux alors qu’ils n’en avaient aucun droit », a-t-il ajouté.

En première instance, le juge de paix avait donné raison à celui-ci, affirmant que Cineact ne pouvait pas faire prévaloir un accord définitif sur l’ensemble des conditions essentielles d’un bail commercial.

Depuis lors, les propriétaires ont conclu un contrat de vente avec l’entreprise Stephano Immo pour ce bâtiment situé au 147 du boulevard Adolphe Max. Ce désormais nouveau propriétaire a ensuite introduit une demande d’urbanisme pour y effectuer des travaux en vue de transformer l’endroit en commerce, ce qu’il a obtenu. Les travaux ont été entrepris, bien que contestés par Cineact qui avait introduit une action en référé pour les faire cesser.

Entendu également par le juge mardi après-midi, les conseils de Stephano Immo ont affirmé que leur client avait agi dans la « complète légalité », dénonçant eux aussi une « campagne de dénigrement » de la part de Cineact à l’égard de l’entreprise immobilière.

La décision du tribunal sera communiquée par écrit aux parties le 25 avril prochain.

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