Cannes: Mommy de Xavier Dolan, belle démonstration de maturité
Le film du jour (9). Xavier Dolan s’était ému, à l’époque de Laurence Anyways, de n’avoir eu droit qu’à une sélection à Un Certain Regard. Crime de lèse-majesté aujourd’hui oublié, Mommy lui permettant, deux ans plus tard, de forcer les portes de la compétition cannoise.
Pour ce cinquième long métrage, le cinéaste québécois renoue avec une inspiration voisine de celle de J’ai tué ma mère, puisqu’il y est question de la relation – tumultueuse – entre une mère mono-parentale (Anne Dorval) et son fils de 15 ans, Steve (Antoine-Olivier Pilon), TDAH impulsif et violent; une relation dans laquelle vient bientôt interférer une voisine énigmatique, Kyla (Suzanne Clément), professeur profitant d’un congé sabbatique pour leur apporter son aide.
À leur suite, le film adopte une ligne syncopée, où le calme annonce la tempête, les moments d’euphorie ceux de crise, que Dolan aime pousser à leur paroxysme. L’auteur-réalisateur s’avance ainsi en zone sensible, en s’appuyant tout autant sur des dialogues fleuris et férocement drôles que sur un sens aiguisé du tempo dramatique. À quoi s’ajoute une parfaite maîtrise de sa mise en scène, qui le voit notamment jouer avec maestria du cadre – la scène de l’échappée belle au son du Wonderwall de Oasis est, d’ores et déjà, l’un des classiques du festival. Soit, en tout état de cause, une belle démonstration de maturité à 25 ans à peine. Et un film qui ne déparerait assurément pas le palmarès…
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