Critique

[A la télé ce dimanche soir] I am Divine

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

I Am Divine raconte comment un ado grassouillet de Baltimore harcelé à l’école, issu d’une famille bien sous tous rapports est devenu l’égérie de John Waters.

Il a enfreint les règles des drag-queens pour s’habiller comme jamais un gros ne l’aurait fait. Il fut le premier à incarner Jacky Kennedy au cinéma et a été jusqu’à manger une crotte de chien devant les caméras. Elle a tué Fidel Castro, détourné un avion, sauvé le monde, imposé la paix au Moyen-Orient et peloté des hommes pour savoir lequel elle mangerait au souper. « Masse de chair rose vivante et enjouée« , « star de films de minuit« , « mi hors-la-loi, mi tueuse en série« , à la fois « sexy, monstrueuse et terrifiante« , Harris Glenn Milstead, alias Divine, fut dans les années 70 et 80 l’icône d’un cinéma répugnant et hilarant, punk, graveleux, choquant, glamour et excitant. I Am Divine raconte comment un ado grassouillet de Baltimore harcelé à l’école, issu d’une famille bien sous tous rapports est devenu l’égérie de John Waters. Une drag-queen bonnet D qui entassait ses 150 kilos dans des robes moulantes et accéda grâce à des films comme Pink Flamingos, Polyester et Hairspray au rang d’icône trash de la contre-culture.

Jayne Mansfield et Godzilla

« Un spectateur qui gerbe, c’est une standing ovation« , disait en rigolant Waters, qui présentait son héroïne comme le croisement de Jayne Mansfield et de Godzilla et clamait sur tous les toits que la « plus belle femme du monde était un homme ». « Les gens aiment rire du sexe. Les gens aiment rire des choses sales et aiment être choqués », analyse dans I Am Divine, ce Bozo le clown sous acide qui n’avait jamais voulu être une femme mais rêvait par-dessus tout de devenir une star de cinéma. Étayé par des extraits de films, des images d’archives et des interviews de sa maman, de ses amis et collaborateurs (à commencer par son pygmalion John Waters, qui pouvait le pousser à commettre les choses les plus insensées, ou encore son maquilleur Van Smith), le documentaire de Jeffrey Schwartz décrit un gamin qui se déguisait en puisant dans la garde-robe de sa mère et coiffait sa petite amie. Un accro à la weed, au shopping et à la bouffe, homme merveilleux caché derrière une queen maniérée… Il évoque aussi sa vie sentimentale et sa carrière musicale dans la disco homo. Divine est mort en 1988 d’une crise cardiaque, à seulement 42 ans, dans sa chambre d’hôtel la nuit précédant ce qui devaient être ses débuts dans la décapante série Mariés, deux enfants. L’histoire d’un homme qui était une femme pas comme les autres.

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DOCUMENTAIRE DE JEFFREY SCHWARZ – DIMANCHE 22.20 ARTE

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