Julien Broquet
Médias, les mags…
Tous les dimanches midis, sur France 5, l’émission « Médias le mag » décrypte le paysage médiatique et décortique son actualité. Tendance?
Par Julien BROQUET
Comment communique Marine Le Pen et de quelle manière les journalistes évoquent son parti? Comment éviter les problèmes dus à la météo et communiquer à leur sujet? Que vont foutre Pierre Sled et Laurent Boyer sur France 3? Tous les dimanches, Médias le Mag se pose ce genre de questions à l’heure de l’apéro pendant que sur RTL et La Une, Pascal Vrebos et Olivier Maroy tentent de canaliser ce qui tourne souvent aux dialogues de sourds.
Médias le Mag, c’est une émission de France 5 présentée par un transfuge de TF1. Belle gueule. Look de gendre idéal. Poli mais obstiné. Sans le ton de roquet d’un Fogiel. A travers des enquêtes, reportages et débats, tandis que le numérique bouleverse un paysage audiovisuel en mutation profonde, Thomas Hughes et Médias le Mag décodent avec fond et légèreté, sérieux et humour, les enjeux auxquels sont confrontés les organes d’information.
Transparence, éducation, promotion…
En juin dernier, moins d’un an après le lancement de l’émission, qui succédait à + Clair (2001-2009), Canal+ a décidé de ne pas reconduire Pop Com, estimant ses audiences trop faibles. Alors qu’au même moment Paris Première abandonnait Pif Paf présenté par Philippe Vandel et consacré aux médias audiovisuels. Mais quand ce n’est pas sur le câble, c’est sur les ondes (La Médiasphère sur LCI Radio), en kiosques (le trimestriel Médias) et sur la toile (le blog Média mais pas que) que le sujet anime les conversations.
En Belgique, une fois par mois, la RTBF propose interMédias. Une émission présentée par Alain Gerlache. Un magazine participatif, décliné en télé, mais aussi en radio et sur Internet, qui débusque et décrypte les mutations provoquées dans les médias par la révolution numérique. S’interroge sur l’abandon de Twitter par les politiques depuis les élections ou sur le rôle des médias dans la crise financière…
Ce n’est cependant pas le Web qui a déclenché ce phénomène a priori plus didactique que nombriliste mais qui peut dans de mauvaises mains se transformer en branlette promotionnelle (vas-y que j’invite l’un pour le lancement de son nouveau jeu, proposé sur sa propre chaîne, vas-y que je crache gentiment sur l’autre, programmé par un concurrent).
Les émissions de décryptage des médias sont apparues quand le grand public s’est mis à douter de leur crédibilité. Quand il a compris que la télévision n’était pas aussi transparente qu’elle en avait l’air et qu’il fallait peut-être mieux comprendre comment elle fonctionnait. Un sentiment né avec les images fictives du charnier de Timisoara en Roumanie (1989). La fausse interview de Fidel Castro par Patrick Poivre d’Arvor… Et autres événements super déontologiques du genre…
Les médias, qui se sont décrédibilisés tout seuls, comme des grands, tentent donc quelque part de restaurer la confiance perdue mais dans les meilleurs des cas, ces émissions de décryptage ont surtout des vertus pédagogiques et endossent un rôle incompréhensiblement laissé vacant par un système scolaire qui impose encore des cours ringards de dessin, de flûte, voire de religion. Puisqu’un consommateur averti en vaut deux…
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