5 moments qui ont marqué l’histoire du Festival de Cannes

Le réalisateur américain Quentin Tarantino n'hésite pas à faire un doigt d'honneur à une spectatrice mécontente de le voir remporter la Palme d'or pour son long métrage Pulp Fiction © Reuters
Zélie Dion Stagiaire

Chaque année, le Festival de Cannes offre, en plus de la découverte de nombreux films, son lot de surprises, d’anecdotes et de scandales. Avant de découvrir ce que réserve la 69e édition, retour sur 5 moments qui ont marqué l’histoire du plus célèbre festival international de cinéma.

Avec ses acteurs magnifiques, son tapis rouge et ses flashes crépitant, le festival de Cannes est sans conteste le rendez-vous cinématographique de l’année. L’occasion pour les réalisateurs de présenter leur film et pour les spectateurs d’admirer les plus grandes personnalités gravir les quelque 24 marches de la croisette. Mais si à l’évocation du festival on pense d’abord strass et paillettes, Cannes est aussi fait de revendications et de films à l’origine de nombreuses polémiques. L’occasion de revenir, à quelques heures du coup d’envoi de la 69e, sur 5 moments qui ont façonné le festival.

Une première édition annulée

Initialement programmée pour le premier septembre 1939, la première édition du Festival de Cannes a finalement dû être annulée, pour cause de guerre. Ainsi l’évènement, initié par Jean Zay, ministre de la culture à l’époque, et créé pour contrer la Mostra de Venise, devait se dérouler du 1er au 20 septembre avec comme président l’un des inventeurs du 7e art: Louis Lumière. Une unique projection aura tout de même lieu, celle du film Quasimodo de William Dieterle, et pour laquelle une immense réplique de Notre-Dame-de-Paris avait été installée sur la plage. Le festival reprendra alors ses quartiers sur la croisette le 20 septembre 1946, avec à l’affiche des films issus d’une vingtaine de pays différents et principalement portés sur la guerre.

Le prix le plus convoité du cinéma

Qui dit festival de Cannes dit forcément Palme d’or. Mais si aujourd’hui les deux éléments sont indissociables l’un de l’autre, il n’en a pas toujours été autant. En effet, il aura fallu attendre 1955 pour voir attribuer la première Palme d’or de l’histoire du festival. Ainsi, le premier à en bénéficier sera le réalisateur américain Delbert Mann, pour son film Marty. Mais le nouveau prix ne fait pas l’unanimité, à tel point que les organisateurs décident de revenir à la formule initiale, le Grand prix, de 1964 à 1974. La Palme d’or, sera finalement rétablie en 1975, pour ne jamais plus être abandonnée. Devenue l’une des récompenses les plus convoitées du cinéma, le trophée n’a été, jusqu’à présent, décerné qu’à une seule femme: la réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, pour son film La leçon de piano en 1993. Au total, on compte 3 ex aequo dans l’histoire de la palme, 6 réalisateurs doublement palmés et deux documentaires couronnés. En 2013, le prix fait encore une fois l’objet d’une grande première, puisque le jury décide d’attribuer la palme à Abdellatif Kechiche pour son film La vie d’Adèle, mais aussi à ses deux actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux.

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Des films qui font polémiques

L’élément principal de ces douze jours de festival, ce sont bien évidemment les films qui y sont présentés. Si certains emportent les faveurs de la critique et ravissent le plus grand nombre, il en est d’autres qui défrayent la chronique. Ainsi la présentation du film La grande bouffe de Marco Ferreri en 1973 est considérée comme l’un des plus gros scandales de l’histoire du festival. Dans ce long métrage, aujourd’hui devenu culte, Marco Ferreri raconte l’histoire de quatre protagonistes qui mangent jusqu’à ce que mort s’ensuive. Les spectateurs n’avaient alors pas apprécié le film, qui se pose comme une critique de la société de consommation, le jugeant grossier et répugnant. À ces nombreuses remarques négatives, Philippe Noiret, l’un des acteurs, répondra « Nous tendions un miroir aux gens et ils n’ont pas aimé se voir dedans. C’est révélateur d’une grande connerie. » Tout au long des prochaines éditions, d’autres réalisateurs feront aussi l’objet de critiques et de huées, se défendant comme ils peuvent. En témoigne le célèbre « Vous ne m’aimez pas, et bien je ne vous aime pas non plus. » de Maurice Pialat, lorsqu’il reçoit la Palme d’or pour son film Sous le soleil de Satan, ou encore le plus ou moins discret doigt d’honneur de Quentin Tarantino à une spectatrice mécontente de le voir remporter la Palme d’or pour son long métrage Pulp Fiction.

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Un lieu de revendications

Si le rassemblement cinématographique est l’occasion pour les réalisateurs de présenter leur travail et de se confronter à la critique, c’est aussi pour certains l’opportunité de défendre leurs valeurs et de faire passer des messages au monde entier. Ainsi, lors de l’édition de 1968, de nombreux réalisateurs comme Jean-Luc Godard, François Truffaut ou encore Claude Lelouch appellent à l’annulation du festival, en soutient aux travailleurs et étudiants en grève, et également soutenus par Orson Welles, Monica Vitti, Louis Malle et Roman Polanski, alors membres du jury. Le 19 mai, après 8 jours chaotiques, le festival sera finalement écourté. Plus récemment, en 2014, de nombreuses célébrités ont profité du moment le plus regardé, à savoir la montée des marches, pour brandir une pancarte avec le slogan « Bring Back ou Girls », en soutien aux 223 lycéennes nigériennes enlevées un mois plus tôt par le groupement Boko Haram.

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Quand les photographes s’en mêlent

Il n’y a pas que les célébrités et leur film qui peuvent provoquer des scandales, les photographes aussi ont marqué l’histoire du Festival de Cannes. Ainsi, en 1983, ils boycottent la montée des marches de l’actrice française Isabelle Adjani, venue pour défendre le film L’Été meurtrier de Jean Becker. Tournant le dos à la star et déposant leurs appareils photo par terre, ils voulaient ainsi montrer leur exaspération face à l’actrice, ses exigences de « diva » et son attitude jugée hautaine. Un geste fort qui avait fait parler de lui, même si ce n’était pas la première fois que cela arrivait, puisqu’en 1975, l’acteur Paul Newman avait déjà subi le même sort, alors qu’il avait refusé de poser pour les photographes dans l’après-midi. L’acteur américain avouera plus tard que « c’est la plus grande leçon qu’on lui ait donnée. « 

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