
Les musts de la rentrée expos
De Paris à Bruxelles, de Charleroi à Hornu, les expos à ne pas manquer à la rentrée.
ÊTRE MODERNE: LE MOMA À PARIS
Du 11/10 au 05/03, Fondation Louis Vuitton, Paris.
Le Museum of Modern Art de New York est incontestablement « le » musée par excellence. Par une sorte d’étrange mise en abyme (un événement consacré à un musée dans un lieu qui relève de l’initiative privée), la Fondation Louis Vuitton de Paris dédie une exposition à ce géant new-yorkais qui a largement contribué à écrire l’Histoire de l’art des XXe et XXIe siècles. Alors que l’institution américaine est dans une phase cruciale d’agrandissement et d’expansion, elle s’est associée au navire signé Frank Gehry pour revenir sur son engagement artistique exemplaire, que l’on pourrait résumer par la formule « être et rester moderne ». Autant dire que côté programmation, on reste dans la lignée de la récente expo consacrée à la Collection Chtchoukine, à savoir du lourd. Soit quelques 200 chefs-d’oeuvre parmi lesquels on pointe certaines pièces jamais montrées en France: L’Oiseau dans l’espace de Constantin Brancusi (1928); Identical Twins, Roselle, New Jersey de Diane Arbus (1967); Campbell’s Soup Cans d’Andy Warhol (1962)… Sans parler des Matisse, Duchamp, Carle Andre et autres Hopper qui s’offriront au regard.
M.V.
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RIDING MODERN ART
Du 02/09 au 07/01, B.P.S. 22, Charleroi.
Rentrée en force pour Pierre-Olivier Rollin. Le directeur du B.P.S. 22 a eu l’excellente idée de placer son géant de béton sous le signe du skateboarding à la faveur d’une exposition consacrée à Raphaël Zarka (Montpellier, 1977). À la fois plasticien, théoricien et skateur, Zarka débarque à Charleroi avec les différents travaux qui l’ont fait connaître. On pense tout particulièrement à Riding Modern Art. Cette série collaborative, à laquelle participent des riders des quatre coins du monde, se compose de reproductions en noir et blanc immortalisant des figures opérées sur des sculptures installées dans l’espace public. On pourra découvrir également une série de modules inspirés par l’obsession de la forme. Ce n’est pas tout: pour l’occasion, la Grande Halle du Musée sera transformée en un vaste skatepark.
M.V.
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RITOURNELLE
Du 01/10 au 21/01, MAC’s, Hornu.
En choisissant d’exposer le travail d’Anne-Marie Schneider, le MAC’s fait le choix exigeant d’une oeuvre qui ne cède pas au spectaculaire. L’univers de cette plasticienne française plutôt discrète est dominé par la pratique du dessin: crayon, encre de Chine, fusain, aquarelle et acrylique. Le tout pour une pratique modulée selon deux registres: d’un côté, l’intime et l’exploration du corps ; de l’autre, un certain engagement lié à l’actualité -on se souvient entre autres de pièces marquantes autour des réfugiés de l’église Saint-Bernard.
M.V.
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ADO CHALE
Jusqu’au 24/09, Bozar, Bruxelles.
Ferronnier, gemmologue, artisan mais surtout rêveur, Ado Chale mérite sa place au panthéon du design belge de l’après-guerre. À 89 ans, l’homme laisse derrière lui une oeuvre considérable émaillée de temps forts comme sa célèbre Goutte d’eau, une table en bronze d’inspiration maya. Dans la lignée de l’hommage rendu à Jules Wabbes, Bozar consacre une exposition monographique à cette « main libre » obsédée de couleurs et de matières premières. Au programme, du mobilier et des objets affranchis des formes canoniques.
M.V.
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GHOST STORIES
Du 06/09 au 29/10, Maison Européenne de la Photographie, Paris.
Liu Bolin s’est fait connaître avec Hiding in the City, une série d’images le représentant fondu dans le décor. A la fois sculpteur, performeur et photographe, le voici qui se refait une invisibilité à la faveur deGhost Stories, une exposition rétrospective. L’artiste chinois y présente des images issues des quatre grands thèmes qui traversent son oeuvre depuis plus de dix ans: la politique et la censure, la tradition et la culture chinoise, la société de consommation, ainsi que la liberté de la presse.
M.V.
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COVARIANCE
Du 07/09 au 21/10, Galerie Daniel Templon, Bruxelles.
Né à Mumbai en 1974, Jitish Kallat compte parmi les artistes indiens qui s’exportent bien. En témoignent de nombreuses oeuvres qui ont été montrées entre autres à la Tate, à la Serpentine ou au Centre Pompidou. Bonne nouvelle, le voici qui débarque à la faveur d’un solo show bruxellois. L’occasion est belle pour découvrir une pratique à la fois décalée et sensible portant sur « les rapports transformés de la nature et de la culture ». Tout un programme, assorti d’un bestiaire qui incite à réfléchir sur des territoires différents des nôtres.
M.V.
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SCULPTING BELGIUM
Du 08/09 au 23/12, Galerie Valérie Bach, Bruxelles.
La récente disparition à 90 ans d’Olivier Strebelle offre une raison supplémentaire d’aller découvrir cette exposition nécessaire qui se penche sur « la sculpture en Belgique durant les Trente Glorieuses ». De 1945 à 1975, l’événement examine l’oeuvre d’une trentaine d’artistes qui constituent notre environnement artistique le plus inconscient: Pol Bury, Jo Delahaut, Tapta, Oscar Jespers… Un vrai morceau de patrimoine dont les lignes fortes expriment une fascination pour le minimalisme et l’abstraction.
M.V.
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ART PUBLIC
Du 02/09 au 05/11, Ville Basse, Charleroi.
Quinze artistes disséminés à travers le tissu urbain de la Ville Basse à Charleroi, tel est le scénario de la triennale Art Public qui signe sa 3e édition. À l’inverse du dogme habituellement à l’oeuvre dans ce type de manifestations, aucune thématique n’a été imposée. Il a seulement été demandé aux artistes -Collectif Void, Michaël Matthys, Mon Colonel & Spit…- de « tenir compte de l’environnement architectural, urbanistique, naturel et surtout humain des espaces proposés ». Un autre regard, nécessaire, sur une ville pas comme les autres.
M.V.
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BEHIND THE GARDEN
Du 14/09 au 05/11, Botanique, Bruxelles.
Installé en Belgique, Mehdi-Georges Lahlou signe une oeuvre tout sauf consensuelle. Comme son nom le laisse présager, sa pratique se situe au carrefour d’une double appartenance: l’homme est né de mère catholique et de père musulman. À l’occasion de son exposition au Botanique, il transforme le Museum en un singulier jardin à parcourir le temps d’une balade sensorielle, au long de laquelle l’on croisera bustes coiffés d’objets insolites, sabliers de couscous, bénitiers de cannelle et madones sans visage.
M.V.
MAIS AUSSI
Tout comme les feuilles mortes, à la rentrée, les expositions se ramassent à la pelle. Tant et si bien qu’il est difficile de savoir par où commencer. Un bon plan consiste à débuter avec le Brussels Gallery Weekend. Cet événement qui en est à sa 10e édition est l’occasion de s’offrir un joli panorama de la scène artistique bruxelloise. Au total, entre le 7 et le 10 septembre, ce sont 41 galeries ainsi qu’une dizaine d’institutions et d’espaces d’artistes qui ouvrent leurs portes au public. À ne pas rater? Tracey Emin, présentée à la Galerie Hufkens. Envie de propositions moins formatées? C’est clairement du côté du Wiels qu’il faudra se rendre où, dès le 9 septembre, se tiendra le très en rupture Musée de la Photographie de Bruxelles. Née à Recyclart sous l’impulsion de Vincen Beeckman, cette initiative réunit une foule de photographes -Lara Gasparotto, Philippe Herbet, Massao Mascaro…- présentés de manière déconstruite: pas d’accrochage mais des images à consulter dans des boîtes. Un mois plus tard, à partir du 14 octobre, c’est du côté de Mons qu’il faudra aller s’user les yeux sur After the deluge, l’exposition que le Musée des Beaux-Arts (BAM) consacre au baroque David LaChapelle. Au programme, du tonitruant: plus de 100 images en version grand format, ainsi que des clips musicaux réalisés par qui l’on sait pour Madonna, Elton John, Moby, Florence & The Machine…
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