StillStanding for Culture: 90 lieux dévoilent leur programmation

© Still Standing for Culture
FocusVif.be Rédaction en ligne

Quelques heures avant la réunion du Comité de concertation, quelque 90 lieux et organisations publient leur programmation dans le cadre de la cinquième action de StillStanding for Culture.

Centres culturels, cinémas, théâtres, salles de concert, festivals, maisons de jeunes, etc. de tous les coins du pays comptent bien se faire entendre dans le cadre de la nouvelle action StillStanding for Culture. Et organiseront, entre le 30 avril et le 8 mai, des activités en intérieur aussi bien qu’en extérieur, pour déconfiner la culture, en accueillant le public « dans le respect des protocoles sanitaires ».

Ils expliquaient les raisons de ces actions dans une lettre que nous retranscrivons ci-dessous. La liste des événements est quant à elle à consulter sur le site du mouvement, où elle est régulièrement mise à jour.

Cher public,

Nous sommes des cinémas, théâtres, centres culturels, lieux pluridisciplinaires, festivals, salles de concert, centres d’expression et de créativité, maisons de jeunes, cafés associatifs… Nous représentons une partie de la diversité des pratiques culturelles en Wallonie et à Bruxelles.

De manière concertée, dans le cadre de la cinquième action de Still Standing for Culture, nous avons décidé de vous accueillir à nouveau après 6 mois de fermeture. D’autres rejoindront probablement ce mouvement. D’autres encore ont déjà annoncé des actions similaires de leur côté.

Entre le 30 avril et le 8 mai, il y aura chaque jour en Belgique des activités culturelles: projections, spectacles, concerts, débats, performances, répétitions publiques… Le samedi 1er mai sera particulièrement foisonnant, parce que la Journée Internationale des Travailleur.se.s symbolise notre volonté de renouer avec nos métiers et avec leur dimension publique.

Pendant ces 9 jours, certains opérateurs vous accueilleront dans leurs salles, d’autres en extérieur. Tous le feront dans le respect des protocoles sanitaires décidés par les pouvoirs publics et appliqués entre juillet et octobre 2020 (port du masque, gel hydroalcoolique, distances et sièges vides entre chaque bulle…).

Nous avons choisi de rendre notre action publique à la veille d’une réunion du Comité de concertation qui doit enfin, après des mois de silence et de désintérêt, se pencher sur la reprise des activités culturelles, associatives, sportives…

Si, à l’issue de cette réunion, les activités culturelles sont autorisées à reprendre immédiatement, comme nous le souhaitons, nous pourrons donc vous accueillir dans un cadre légal.

Si, au contraire, la reprise culturelle reste conditionnée à un calendrier arbitraire, à de énièmes expériences tests ou à des paramètres épidémiologiques auxquels d’autres secteurs ne sont pas soumis, nous maintiendrons notre programmation.

• Nous le ferons parce que nous voulons sortir de cette logique destructrice qui sacrifie les activités porteuses de sens, de débat et de lien social, et les relègue au rang de variables d’ajustement. Parce que les cartes blanches, les interpellations politiques et les précédentes actions n’ont pas fait bouger les lignes. Parce que nous répétons depuis des mois, sans être entendus, qu’il faut arrêter d’opposer les secteurs et que toutes les activités humaines doivent pouvoir reprendre de manière proportionnelle face à la situation sanitaire.

• Nous le ferons parce que la précarité et le désespoir gagnent, et que la solidarité se désagrège. Parce que nous assumons des missions de service public. Parce que rouvrir est une première étape pour sortir d’une situation qui va nous impacter pour longtemps encore. Parce que l’indifférence et le mépris ne sont pas une réponse aux enjeux de notre époque. Parce que faire société, ce n’est pas uniquement rester chez soi, travailler et consommer.

• Nous le ferons sans sous-estimer la dangerosité du virus, mais nous rappelons que les expériences et les études montrent que l’ouverture des lieux de culture n’a qu’un impact minimal sur les courbes de contamination face aux effets attribués aux activités des entreprises, des commerces et des services. Nous le ferons pour refuser que certains secteurs d’activités et certaines catégories de la population soient les seuls à porter le poids des mesures sur leurs épaules. Et pour défendre la diversité des lieux et des pratiques.

Il est possible que le Comité de concertation du 23 avril décide de prolonger la fermeture des lieux culturels. Nous espérons toutefois que bourgmestres et procureurs n’interdiront pas cette action politique commune, juste, responsable et nécessaire face à une situation arbitraire qui ne peut plus durer. Quoi qu’il en soit, nous avons des arguments juridiques de poids et nous contesterons les éventuelles amendes, solidairement, qu’elles soient adressées aux organisateurs·rices, aux spectateurs·rices ou aux artistes.

Nous espérons surtout vous retrouver nombreuses et nombreux pour recommencer à faire culture et à faire société ensemble.

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