Les oeuvres de l’expo Banksy à Ixelles placées sous séquestres

Une oeuvre de Banksy, Stop and Search (2007), en vente à Artcurial, Paris, en octobre dernier. © REUTERS/Charles Platiau
FocusVif.be Rédaction en ligne

Des huissiers de justice ont emballé, jeudi soir, une soixantaine d’oeuvres du célèbre artiste de street-art Banksy d’une valeur de 15 millions d’euros, sur les lieux de l’ancien supermarché Delhaize de la chaussée de Waterloo, à Ixelles, pour les placer sous séquestres sans saisie, selon une information de L’Echo confirmée par Stanislas Eskenazi, l’avocat de l’ASBL Strokar. Ce dernier précise avoir introduit, à la première heure jeudi matin, une requête unilatérale en extrême urgence devant le tribunal du commerce pour obtenir cette mise sous séquestres.

L’ASBL Strokar a été mise en demeure vendredi dernier via un cabinet anglais par la société de Steve Lazarides, ancien manager de Banksy et propriétaire de la plupart des oeuvres exposées, au motif que ces dernières n’étaient pas maintenues de manière « paisible », ce dernier n’ayant pas été informé de l’exposition et n’ayant pas marqué son accord. Etant donné que l’ASBL Strokar n’est liée que par un contrat de mise à disposition du lieu à la société allemande On Entertainment, Me Stanislas Eskenazi estime que sa responsabilité directe n’est pas engagée. Comme les deux sociétés se réclament des droits d’exploitation et qu’il y a un défaut d’assurance par ailleurs, Strokar a mandaté Me Eskenazi pour demander en urgence un placement sous séquestres. Elle sort ainsi du jeu pour laisser les deux parties en désaccord régler leurs comptes entre elles.

« Cela ressemble à une escroquerie puisque ma cliente a été abusée », commente Stanislas Eskenazi. « Depuis vendredi, des pièces se sont accumulées contre cette société allemande. Strokar m’a demandé de vérifier le passif de cette société et j’ai constaté qu’elle ne reposait sur rien. Elle a 25.000 euros de capital et ses comptes sont dans le rouge. Les documents fournis relatifs à l’assurance des oeuvres étaient en fait une attestation de résiliation dans une langue étrangère. Le contrat d’exploitation, qu’ils nous ont fourni seulement avant-hier soir, mentionnait clairement qu’il fallait l’autorisation des propriétaires pour pouvoir déplacer les oeuvres ». La rémunération pour l’espace loué était de l’ordre de 10% des bénéfices de l’exposition pour Strokar, tandis que la part de la société allemande s’élevait à 90%.

Le lieu reste ouvert au public, qui peut y découvrir le travail d’artistes street-art.

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