L’oeuvre de la semaine: Petits contes à croquer

Petits contes à croquer © Marie Boraveli
Guy Gilsoul Journaliste

Chez Marie Boraveli, mise à l’honneur à l’occasion de la Biennale internationale de la gravure à Liège, l’expérience onirique s’incarne à travers un travail manuel d’une grande exigence.

Marie Boraveli, née en 1986, s’inscrit dans la longue lignée des artistes qui perçoivent leur monde, les yeux fermés. Voilà alors des oiseaux de nuit et des bêtes cornues, des apparitions soudaines, hybrides et cruelles, poilues et hirsutes, portant manteaux de plumes et de terre. Cela sent la forêt, l’écorce, les racines. Ce sont des lieux habités qui nous renvoient aux illustrations des pages d’explorateurs des siècles passés. Le temps où la sauvagerie faisait recette avec ses cortèges de nudités inquiétantes et de rituels enfumés et masqués. Chez cette artiste française mise à l’honneur à l’occasion de la Biennale internationale de la gravure à Liège (l’une des meilleures jamais organisée), l’expérience onirique s’incarne à travers un travail manuel d’une grande exigence. Ayant recours à la multiplication sur une même plaque, de plusieurs techniques de l’estampe, sa main se fait griffe ou caresse au fil des noirs, des grisés et des fragments assemblés. Elle habite ses sujets. On songe alors à la belle et la bête… qui des deux l’emportera?

Liège, Musée des Beaux-Arts. Biennale internationale de la gravure contemporaine. Jusqu’au 24 mai. Tous les jours sauf Lu de 10 à 18h. www.beauxartsliege.be

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