Stefan Peeters, comme nous tous, est un habitué de Google Earth. D’un clic, il passe des Alpes aux forêts de l’Amazonie. Puis il retourne dans son atelier de peintre.
Stefan Peeters, comme nous tous, est un habitué de Google Earth. D’un clic, il passe des Alpes aux forêts de l’Amazonie, promène son regard sous les palmiers ou les pins arolles puis, d’un autre clic, balise les images publicitaires du tourisme béat, visions paradisiaques et autres cascades en kitsch. Puis il retourne dans son atelier de peintre. Car notre artiste presque quadra possède aussi la passion du métier à l’ancienne, héritage des cinq siècles de traditions flamandes tout autant qu’héritier des Richter autres Peter Doig qui, à leur tour, ont mesuré leur pratique à celle des prouesses et des faiblesses des technologies de la photographie. L’image reçue par internet ne sera donc pas reproduite mais mise en scène à la manière d’un diaporama évocateur d’une scène de théâtre. S’y confrontent quatre éléments. Le sol sur lequel l’un ou l’autre outil indispensable (ici, l’échelle) rappelle l’artifice de l’ensemble. Le fond, entendez, le décor paysager dans lequel se mêle les factures picturales allant du minutieux (on songe au XVIe siècle de Patinir) au gestuel (la modernité). Ensuite les avant-plans. Soit, une couronne végétale assombrie qui projette le regard vers la partie illuminée centrale, comme chez les maniéristes italiens. Enfin, l’énigme. De petites pièces de couleurs vives projetées comme autant de pastilles de plasticine sur l’irréalité du fond. Ce mélange d’informations, sorte de google art, entraîne le spectateur vers un univers de fiction qu’il lui reste à remplir. A vous de jouer.
