L’oeuvre de la semaine: Allo l’univers ?

© françois bernard
FocusVif.be Rédaction en ligne

L’  » engin  » s’est posé. Mais d’où vient-il ? Du coeur de ce vaisseau s’étire des appendices ailés autant qu’asymétriques.

Une tourelle en verre coloré au centre, des fenêtres roses parsemées sur fonds de graphiques qui ne sont pas sans évoquer un circuit informatique et quelques vis qui nous ramènent au sol. Cela pourrait être un jouet, une sculpture, un objet inutile répondant à l’imaginaire d’un créateur branché science-fiction. Ou alors, un bijou qu’on portera ou non.

Quand Bernard François quitte la région de Fontainebleau, c’est pour apprendre un vrai métier d’artisan. Et le voilà, adolescent encore dans la célèbre école-pensionnat de Maredsous qui forma plus d’un compagnon du voyage. Là qu’il découvre les outils, les matériaux et l’art de les discipliner. Là que sa vocation se précise et se précise encore davantage lorsqu’il entre à La Cambre. Il sera « bijoutier », artisan-designer.

Mais voilà, l’homme est rêveur, curieux, passionné par son temps et nostalgique de l’enfance. Alors lorsqu’il imagine des parures, ce ne sera point pour flatter l’or et les perles mais bien davantage, pour nous faire partager les complicités et les épousailles inattendues entre le titane et le plastique, l’aluminium et le plexi. Ce sera pour inventer de nouveaux assemblages, plier, découper, coller, sérigraphier, user de teintes électriques et de surfaces réfléchissantes. Pour sourire comme lorsqu’il était gosse et qu’il jouait avec ses voitures miniatures mais en y ajoutant le sérieux d’un chirurgien, pince, scalpel, ciseaux avec, en sus, un air d’Elvis Presley dans les oreilles.

Après des heures d’intenses attentions, le solitaire qu’il demeure courra les magasins high Tech, les disquaires spécialisés, reviendra peut-être avec un dvd ou un roman qui l’emmènera vers une autre galaxie… ou vers ses outils. En un demi-siècle de production, Bernard François aujourd’hui jeune septuagénaire ne s’est jamais ennuyé.

Seneffe, château. Jusqu’au 31 mars. Rue Lucien Plasman 7-9. www.chateaudeseneffe.be

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