Carte blanche

L’appel à l’aide du monde des arts de la rue à la ministre de la Culture

Dans une lettre ouverte à la ministre de la Culture Alda Greoli que nous publions ici, Aires Libres, la fédération professionnelle des arts de la rue, des arts du cirque et des arts forains qui regroupe quelque 76 compagnies, tire la sonnette d’alarme quant à la situation d’un secteur qui a du mal à joindre les deux bouts.

Lettre ouverte à la Ministre de la Culture Alda Greoli

Madame la Ministre,

Nous souhaiterions fêter dignement cette année les 20 ans de reconnaissance officielle des arts de la rue, des arts du cirque et des arts forains par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Nous sommes fiers du chemin parcouru: notre dynamisme est salué régulièrement par la presse. Nos spectacles s’exportent particulièrement bien et dans le monde entier. Nos festivals accueillent des centaines de milliers de spectateurs. Nous touchons du public qui n’a pas l’habitude d’aller au spectacle. Nous amenons l’art au plus près des citoyens, à la ville comme à la campagne. Notre diversité fait notre force et notre succès. Nous défendons la recherche, le sens et la performance, mais aussi l’humour et la poésie. Nous pratiquons toutes les disciplines du cirque mais aussi le théâtre et la danse, le clown, la magie nouvelle, la marionnette… Nous sommes au service des droits culturels, pour tou·te·s, à tout âge et en tous lieux.

Mais nous souffrons d’un sous-financement chronique: 1,8 % du budget dévolu aux arts de la scène par la Fédération Wallonie-Bruxelles, 4 fois moins que la danse et 23 fois moins que le théâtre « en salle ».

Depuis 2 ans, nous vous alertons sur l’extrême précarité du domaine des arts du cirque, des arts forains et des arts de la rue. Compagnies, lieux, festivals, tous nos opérateurs sont à bout. Aujourd’hui nous sommes obligés de tirer la sonnette d’alarme en particulier concernant les aides au projet (aides à la création, aides aux festivals non conventionnés), grâce auxquelles la plupart de nos compagnies et de nos festivals survivent. Le budget consacré à ces aides pour notre domaine est intenable.

Vous ne pouvez l’ignorer puisque vous avez en 2018, après de longs mois de tergiversations, consenti à l’augmenter d’une centaine de milliers d’euros. Mais pour 2019, retour à la case départ.

Devrons-nous choisir: créer des spectacles ou organiser les festivals qui les programment?

Madame la Ministre, nous ne jouons pas au yo-yo, nous sommes des professionnels qui demandent une juste reconnaissance de leur travail. Il y a urgence, la saison avance et nous avons rendez-vous avec le public. Nous comptons sur vous!

Le Conseil d’Administration d’Aires Libres,

Un peu partout en Wallonie-Bruxelles, le 20 mars 2019.

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