Expo: Gérard Alary, sous les noirs, la plage.

© Gérard Alary

Gérard Alary, né en 1945, est un héritier de Francis Bacon. Comme chez ce dernier, son oeuvre est une descente aux enfers mais alors que le peintre anglais puisait dans le monde, l’artiste français creuse en lui seul.

Ce n’est pas non plus le tas de viande du corps qui l’intéresse, son animalité mais la tête de l’homme et davantage même, son squelette. L’os plutôt que la chair. Apparaissant parfois, disparaissant souvent, émergeant ou enfoui dans un magma sombre, la représentation se joue dans un autre corps : celui de la peinture et de ses épaisseurs successives qu’Alary pose, racle et empâte dans une gestuelle qui à son tour, va de l’emportement à la caresse. Si, comme il le dit, il affronte par là, la part sombre de lui-même, si l’angoisse, n’en doutons pas, nourrit depuis plus de 40 ans cette oeuvre, l’homme goûte aussi aux mille plaisirs de la peinture. Les noirs par exemple, à certains moments brillants et menaçants comme la teinte du mazout des plages polluées, offrent aussi à celui qui pénètre plus avant dans le plaisir de l’observation, des teintes nuancées dont l’origine vient des tréfonds mêmes de l’oeuvre, au plus près des premiers moments quand sur la toile vierge encore, démarre l’aventure du tableau.

Guy Gilsoul

Bruxelles, Galerie Valérie Bach. Jusqu’au 30 mars. 6 rue Faider. Du Je au Sa de 11 à 13 et de 14 à 19h.

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