[Critique théâtre] Le carton de Cartoon

Cartoon © Nicolas Bomal
Estelle Spoto
Estelle Spoto Journaliste

Convoquant Mozart, Tex Avery et l’univers des contes, Cartoon dynamite la danse pour les petits. Attention: énergie contagieuse.

« Maman, j’ai rien compris à l’histoire. » Que ceux qui s’attendent à trouver ici une narration linéaire et bien lisible façon Coppélia ou Casse-Noisette déplacent tout de suite les curseurs de leurs préjugés! Pour cette première incursion dans la danse jeune public, la compagnie du chorégraphe d’origine slovaque Anton Lachky (Mind a Gap, Side Effects) mise sur une esthétique de l’éclatement. A grand renfort de mimes, de borborygmes et de grimaces (mention spéciale pour le visage ultra élastique d’Angel Duran), les quatre danseurs jonglent entre des bribes d’histoires sorties d’un livre qui passe de main en main. Dans cette danse-zapping dopée aux exagérations façon Tex Avery, on passe d’un cow-boy de western à la sorcière de Blanche-Neige, d’un chien bondissant au ralenti à la quête effrénée d’un cadeau pour une bien-aimée. On zappe aussi côté musique, de l’ouverture des Noces de Figaro de Mozart à un tube disco des Bee Gees, même si l’ambiance est globalement à la musique classique.

Et la danse dans tout ça? Elle est bien là, omniprésente, séduisante, virtuose, sensuelle, enchaînant avec une énergie folle sauts, déhanchements et grands écarts que sublime la touche glitter des costumes. Ca parle d’amour et de jalousie, d’égoïsme et de partage, mais il n’y a pas d’histoire. De la vraie danse contemporaine pour les petits (à partir de 6 ans).

Cartoon (6+), le 13 janvier au Centre culturel Jacques Franck à Bruxelles, le 4 février à l’Espace Duesberg à Verviers (dans le cadre du Festival Pays de Danses), le 22 avril à Wolubilis à Bruxelles.

Vu le 27 décembre au Centre culturel Jacques Franck dans le cadre de Noël au Théâtre.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content