Critique scènes: Welcome to Neverland
Savoureuse sucrerie pour les familles, le Peter Pan du Parc mêle Poilus et Enfants perdus, tranchées et fées, à mi-chemin entre Disney et Hook. En avant l’aventure!
On nous prévient avant le lever du rideau, au moment des recommandations d’usage sur le masque et le téléphone: la version de Peter Pan présentée ici n’est pas celle de Disney, mais remonte au texte original et intègre le contexte historique qui a vu naître le « petit garçon qui ne voulait pas grandir », sous la plume de l’écrivain écossais J.M. Barrie (1860-1937).
Effectivement, dans l’adaptation de Thierry Janssen (aussi présent sur scène dans le rôle de l’impayable Mouche) mise en scène par les ex-Arsenic Maggy Jacot et Axel De Booseré, le premier tableau ne dévoile pas du tout la demeure londonienne de la famille Darlings, mais les tranchées de la Première Guerre mondiale. Entre les arbres morts et les sacs de sable, des soldats attendent dans la boue l’assaut prévu pour l’aube. Parmi eux, un certain George reçoit une lettre de l’Oncle Jim, autrement dit Sir James Matthew Berrie, afin qu’il se souvienne des histoires qu’il lui racontait quand il était enfant et qui se déroulaient au Pays Imaginaire… Et bientôt, les tranchées s’effacent pour faire place à la maison des Enfants perdus, aux sirènes et aux Indiens, à la fée Clochette et bien sûr au toujours terrible Capitaine Crochet.
Le succès d’un bon conte pour enfants repose principalement sur son méchant. De ce côté, Fabian Finkels, vêtu de noir sous son long manteau rouge, catogan, fine moustache et inévitable crochet à la place du poing, assure en version Kaiser fan de Wagner et de Karl Lagerfeld. En particulier dans la scène, sous perruque à bouclettes, de son dîner aux chandelles avec Clochette (Anouchka Vingtier). Un régal. Avec lui comme antagoniste, Peter Pan (Julien Besure) aura fort à faire pour venir en aide à Wendy (Elsa Tarlton), d’autant qu’il devra se méfier des ambitions du perfide Rabougri (Karen De Paduwa), chef des Enfants perdus remonté comme le sergent Hartman dans Full Metal Jacket, mais aussi affronter le totem de la vérité de Lily la Tigresse (Mireille Bailly, traduite en simultané par Aurélien Dubreuil-Lachaud).
Cumulant les clins d’oeil pour les grands et l’humour slapstick pour les petits, combats à l’épée et touches de magie, ce Peter Pan s’impose comme un divertissement rassembleur qui met plein d’étoiles dans les yeux.
Peter Pan (à partir de 8 ans): Jusqu’au 11 décembre au Théâtre royal du Parc à Bruxelles, www.theatreduparc.be
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici