Critique scènes: Spice Girls Power
Que se racontent les filles quand elles sont entre elles? Katimini se glisse dans une sorte de soirée pyjama un peu trash, décousue, mais vibrant d’une belle complicité. À voir dans cette généreuse pépinière de talents émergents que sont les Riches-Claires.
Elles arrivent de la salle, posant quelques instants en silence devant le rideau pailleté argenté. L’une arbore de (fausses) fourrures, l’autre une tenue rayée d’abeille, l’autre encore un imprimé léopard (ou guépard?) et la dernière un imper transparent pour affronter les abysses, chacune son style. Et bien sûr, face à ce quatuor éclectique, ceux qui ont grandi dans les années 90 pensent aux Spice Girls. Gagné! À l’ouverture du rideau, voilà que retentit le hit Wannabe et ses « zigazig ah« , cet hymne à la sororité de 1996. Le ton est donné.
On est donc ici entre filles, pour se raconter, en toute intimité devant le public, ses petites aventures et ses expériences gênantes, pour des confessions sans tabou. Masturbation et règles, sexe et jacuzzi, animaux totems, caca dans la main et frayeurs devant Le Silence des Agneaux sont ici de la revue, dans une suite de tableaux décousue et assez inégale. Joué et écrit collectivement par Alice Borgers, Amélia Colonnello, Amber Kemp et Marie Van Puyvelde avec la complicité du metteur en scène Antoine Minne, ce Katimini aurait gagné à soigner davantage son écriture et ses transitions. Une faiblesse contrebalancée par l’énergie communicative et la complicité de ce quatuor féminin qui distille ici et là quelques traits lumineux de talent comique. À suivre.
Katimini: Jusqu’au 26 novembre aux Riches-Claires à Bruxelles, www.lesrichesclaires.be
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