Colonialisme et réflexion au Pavillon belge de la Biennale de Venise

Sophie Deprez Stagiaire

One, Two, Three, chante la vidéo de Vincent Messen au centre du pavillon belge de la Biennale de Venise. L’événement est un des grands rendez-vous internationaux de l’art contemporain. Cette année, l’exposition belge, Personne et les autres, se décline en noir et blanc sur le thème du colonialisme et suscite la réflexion. Elle met en avant Vincent Meessen et accueille dix autres artistes originaires de quatre continents. Pour la première fois dans le pavillon, des artistes africains sont mis à l’honneur.

Les photogravures postcoloniales troublantes de Mathieu Kleybe se nomment Forever weak and ungrateful et mettent en scène le paternalisme du colon envers son esclave. Un peu plus loin, l’artiste multidisciplinaire Adam Pendleton a créé un univers en deux dimensions, fait d’ impressions rétro sur le mur. Il y recontextualise l’Histoire à travers une iconographie majoritairement issue de l’époque de la libération africaine au cours des années ’60 et des Droits civils aux États-Unis. Le visiteur ne manquera pas de prendre le temps de s’asseoir à l’arrêt de tram imaginaire d’Elisabetta Benassi. Fait d’os d’éléphant, l’arrêt s’appelle M’Fumu, en hommage à Paul Panda Farnana dit « M’Fumu », le premier Congolais à avoir poursuivi des études supérieures en Belgique. En attendant le tram, le Roi Léopold II déclame un monologue fou par la bouche d’un performeur.

Les autres artistes invités sont Sammy Baloji, James Beckett, Patrick Bernier & Olive Martin, Tamar Guimarães & Kasper Akhøj et Maryam Jafri. Ensemble, ils explorent les conséquences des mélanges politiques, historiques et artistiques entre l’Europe et l’Afrique durant la période de la modernité coloniale et postcoloniale.

L’exposition belge à la Biennale de Venise accueille les visiteurs jusqu’au 22 novembre 2015. Infos: www.labiennale.org

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content