Au Théâtre National, spectacles taille XS

A Bruxelles, le théâtre possède son festival du « court-métrage »: le XS, festival de spectacles en formats réduits, de 5 à 25 minutes. La bonne idée du Théâtre National est l’un de ces événements de la saison qu’on attend avec impatience.

Durant trois jours, de 17h à 23h, on saute d’une scène à l’autre, d’un lieu à l’autre, à la découverte de propositions artistiques condensées dans un geste court. Le défi est plaisant et l’ambiance fort conviviale, dans un esprit « art & fun » expérimental et insolite.

Une fois encore (il s’agit d’une 5e édition), la programmation est alléchante, rassemblant des artistes hétéroclites et pas mal d’ovnis, dont certains -en jauge réduite- pour quelques spectateurs seulement. Ainsi d’Interne, théâtre participatif pour cinq personnes à la fois par la compagnie flamande Ontroerend Goed. Lors de l’édition précédente, ils nous avaient plongés dans un espace à surprises, en jeu de miroirs et de conversations. On était ressortis de la performance avec son portrait tiré par un spectateur jamais croisé! Ici, ils annoncent un « speed dating, doublé d’une thérapie de groupe ».

Pour huit spectateurs à la fois, on se frottera aussi à Convivialité (illustrée par un marteau!). On nous attend autour d’une table pour une « conversation guidée ». Autres tables avec Buffet à Vif, un jeu de massacre « avec acharnement, jusqu’à ce que ça pète, la mémoire en miettes », ou Frozen, un théâtre visuel dessinant une « lutte bestiale dans une cantine d’entreprise ».

En théâtre d’objets, on découvrira La Course, l’histoire d’un cycliste dont la foule ne veut pas qu’il mette pied à terre. L’occasion d’interroger notre rapport au héros. Au rayon multimédia, le retour des « soeurs h », habituées du (superbe) titre-fleuve, avec Je ne vois de mon avenir que le mur de ma cuisine au papier peint défraîchi. Un spectacle de vidéo et musique live qui s’inspire des années 80 et du feuilleton Dynasty « en version plastique et intello ». Vidéo encore avec Still too sad to tell you où Anne-Cécile Vandalem nous plonge dans une installation parmi une dizaine d’écrans « intimes » de… visages et de larmes!

Impossible de les citer tous. Notez encore Pouce, Le Grand Méchant Loup, Manger des épinards… Au XS, de toute façon, on fait la totale. Plongez-y les yeux fermés et à temps, avant le « sold out » que le festival mérite.