Arrêt sur image: Michael Wolf, douloureuses compressions

Tokyo Compression, Michael Wolf. © Michael Wolf
Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

Chaque semaine, Focus lève le voile sur le travail de l’un des finalistes du Prix Photographique Pictet 2018. Cette semaine: Michael Wolf.

En 2010, pendant plus de deux mois, tous les matins, Michael Wolf (1954, Munich) a affronté les marées humaines de la gare de JR Est Shinjuku. Ce centre névralgique de Tokyo est quotidiennement pris d’assaut par quelque 3,64 millions de voyageurs lui conférant une atmosphère de catastrophe naturelle.

Wolf, qui opte pour une approche rigoureuse, ne rate pas une miette de ce Radeau de la Méduse sur rails: il photographie ses sujets dans la même gare, sur la ligne d’Odakyu, aux heures de pointe, entre 7 heures 30 et 9 heures. Les navetteurs y apparaissent comme autant de Christ ou de Mater dolorosa sacrifiés sur l’autel de la modernité. Fermant les yeux, ils semblent interroger la condition humaine à la lueur d’une question biblique:  » pourquoiavons-nous été abandonnés? »

On n’a aucun mal à comprendre qu’avec Tokyo Compression, Michael Wolf ait terminé parmi les finalistes de la 7e édition du prix Pictet ayant l’espace pour thématique. Les images de ces voyageurs broyés racontent l’insupportable torture qui découle de la politique du logement à l’oeuvre.

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