
[Critique ciné] Blue, immersif et bienveillant
DOCUMENTAIRE | Le dernier-né de l’usine à rêves Disney invite à une plongée au coeur de l’océan, plus spécifiquement des grands récifs coralliens, dans le sillage d’un jeune dauphin couvé par le regard protecteur de sa mère.
Label écoresponsable de la multinationale aux oreilles de Mickey, Disneynature fête ce mois-ci ses dix ans d’existence. Insectes, félins, chimpanzés, pandas… Basée à Paris, cette société entièrement dédiée aux documentaires animaliers entend sensibiliser le grand public aux défis environnementaux en refusant le catastrophisme glauque pour lui préférer un discours positif légitimé par une « ligne éditoriale de la beauté » complètement assumée. Blue, le dernier-né de l’usine à rêves Disney, ne déroge pas à la règle, qui invite à une plongée au coeur de l’océan, et plus spécifiquement des grands récifs coralliens, dans le sillage d’un jeune dauphin couvé par le regard protecteur de sa mère. Expérience cinématographique (fatalement) immersive doublée d’un très bienveillant récit d’apprentissage, le résultat n’en force pas moins le respect, donnant à découvrir une sidérante activité sous-marine dans une orgasmique explosion de couleurs et de vie. Servies par un titanesque travail de montage, certaines séquences semblent tout droit sorties de Finding Nemo. Où l’on pourra tout au plus regretter que le monde du silence ne le reste pas davantage -prise en charge par Cécile de France, la voix off dénote une obsession de la narration où tout doit forcément faire sens et récit, nuisant à l’arrivée au but recherché, et par ailleurs largement atteint: l’émerveillement pur.
De Keith Scholey et Alastair Fothergill. Avec la voix de Cécile de France. 1h18. Sortie: 02/05. ***(*)
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