The Sweet East: road-trip initiatique dans les entrailles de l’Amérique

Sean Price Williams croque l’Amérique dans The Sweet East, film punk retraçant la fugue hallucinée d’une jeune lycéenne fugueuse.

Directeur de la photographie fétiche d’Alex Ross Perry (Listen Up Philip avec Jason Schwartzman, Queen of Earth avec Elisabeth Moss) et des frères Safdie (Mad Love in New York avec Caleb Landry Jones, Good Time avec Robert Pattinson), l’Américain Sean Price Williams (lire son interview page 18) signe sa première réalisation avec The Sweet East, film punk, drôle et barré qui accompagne la fugue hallucinée, au beau milieu d’un voyage scolaire, d’une jeune lycéenne faussement ingénue, Lillian. Passant résolument de l’autre côté du miroir, à la manière d’une véritable Alice contemporaine, cette dernière croise la route de personnages tous plus illuminés les uns que les autres tout au long de ce décapant road-trip initiatique dans les entrailles de l’Amérique, débouchant sur une critique sociétale singulièrement féroce…

Aux côtés de la formidable Talia Ryder, révélée dès 2020 par le drame adolescent sensible Never Rarely Sometimes Always d’Eliza Hittman, on prend un solide plaisir à retrouver l’inénarrable Simon Rex, qui faisait déjà des ravages en ex-star du porno crétin et manipulateur dans le Red Rocket de Sean Baker, mais aussi l’étoile montante et irrésistible gueule d’amour Jacob Elordi (la série générationnelle Euphoria, les récents films Saltburn d’Emerald Fennell et Priscilla de Sofia Coppola). En prise sur la folie de son époque et vibrant d’une énergie bouillonnante, The Sweet East envoie un grand coup de pied au cul des conventions et de tous les catéchismes!