Sur le tournage de Jeannette, le nouveau film de Bruno Dumont
P’tit Quinquin en télé et Ma Loute au ciné ont consacré la mue de Bruno Dumont en réalisateur fantasque dynamitant les conventions dans la fulgurance et l’outrance. Son nouveau projet foufou? Raconter la jeunesse de Jeanne d’Arc sous forme de musical, la tête dans les nuages et les pieds dans le sable.
Août 2016. Sur le bord de la route qui relie Fréthun à Wissant telle une longue et sinueuse langue de béton léchant les immensités agricoles du cru, un modeste écriteau annonce le prochain salon de la voyance de Calais. Bien malin qui pourra prédire ce que donnera la nouvelle toquade de Bruno Dumont: l’enfance de Jeanne d’Arc filmée sous forme de comédie musicale dans les dunes privées d’un bourgeois local.
On rejoint le camp de base sous une chape caniculaire avant de retrouver Dumont et son équipe réduite les pieds enfoncés dans un sable brûlant, affairés à tourner une scène-clé de ce trip spirituel dansé et chanté adapté d’une pièce de théâtre et d’un livre empreints de mystère lyrique que Charles Péguy écrivit respectivement à la fin du XIXe et au début du XXe. La jeune Lise L. P., gamine anonyme chargée d’incarner la bergère bientôt appelée à combattre le mal anglais, se tient debout dans la lumière de l’été. « Donc là on s’apprête à filmer une prière qu’elle adresse au Bon Dieu à la fin d’une séquence, explique le cinéaste. Elle tombe à genoux, implore face caméra, ferme les yeux puis se relève et s’en va. Moi, il n’y a que le mystique qui m’intéresse, mais pour le filmer, je suis dans la nature, avec une petite fille qui est totalement amateure. Vous allez voir comment elle joue, hein. Elle joue bizarrement. Enfin elle joue comme elle est. Elle apprend son texte, on essaie d’apporter quelques réglages, mais c’est elle qui tient les rênes, sur la crête, toujours à la limite de sombrer. »
L’objectif rivé sur l’enfant, visage rond, cheveux au vent, on ajuste le cadre. « Il faudrait quand même ramener son regard dans l’axe. Là, c’est trop loin. Et protège-la du soleil quand c’est fait. » Chaque remarque, chaque indication, presque murmurée, se répercute sur la dune façon téléphone arabe. « Est-ce qu’on pourrait la dévisser un peu? Voilà, comme ça ses yeux nous arrivent d’eux-mêmes. »
Le sacré et le profane
« On termine le plan sur une contre-plongée assez marquée, quand même« , relève un technicien. « Certes« , balaie Dumont. « On ne lui demanderait pas de s’affaisser un peu?« , reprend le premier. « Ah ben non, elle se tient comme elle se tient. » Quelques instants plus tard, du côté de la scripte: « Mais donc, elle s’accroche à sa robe au moment de s’agenouiller ou pas? » Dumont regarde la gamine faire sans piper mot, puis conclut: « Visiblement oui. » Le sujet est clos.
« Allez, moteur demandé… Ça tourne! » Le monologue, supplique logorrhéique à hauteur d’enfant, dure une bonne grosse minute, mais Dumont tient à chaque mot du texte -pas du genre commode- de Péguy, et n’entend pas filmer son plan autrement qu’en un bloc. Une oreillette cachée sous sa tignasse afin de bénéficier de l’aide ponctuelle d’une souffleuse, Lise, huit ans, bute dès les premiers mots. On coupe. Les consignes sont reformulées simplement: « Tu ne vas pas trop vite, tu articules et tu mets tout ton coeur, d’accord? » Une nouvelle tentative se solde par un échec cuisant. Puis une autre. Et encore une. Un avion passe au-dessus des têtes. « Coupez! »
La fillette quitte le cadre en fougue bondissante, nous claque la bise avant de tomber, joueuse, dans les bras d’un membre de cette petite famille de cinéma rassemblée sur la dune, puis regagne ses marques tandis qu’on ratisse les traces de pas autour d’elle et qu’on chasse quelques moutons à l’arrière-plan. « Elle me donne ce qu’elle est, c’est-à-dire une enfant. Moi je ne sais pas ce que c’est, l’enfance. C’est quelque chose de sacré, je ne peux pas travailler sans. «
Assis à côté de Dumont derrière le moniteur, on cause entre les prises, invariablement manquées. Calme, serein, l’ex-philosophe reconverti en cinéaste bressonien, puis affranchi de toute forme d’héritage recensé par les radars critiques, repousse l’idée de perfection. « Elle est très distraite, elle est en fouillis. Il faut que je fasse avec. Je dois respecter sa nature. » Pour l’heure, cela dit, le plan, ambitieux, semble mal embarqué. Lise répète son texte à l’ombre d’une grande tente plantée sur le plateau, se trompe encore, passe à autre chose puis se reprend. « Tu dis ça pour du vrai, hein. Pas de récitation. De la conviction. Tu vas y arriver, tu vas voir. Et n’oublie pas, tu dois prendre le même ton que quand tu supplies tes parents d’avoir un cadeau. » La jeune fille, radieuse: « Je fais ça tout le temps. » « Eh bien, c’est pareil. »
La prise suivante, encore un peu bancale, est déjà plus convaincante. « C’est pas mal. Il y a des petits silences qui sont très beaux« , résume Dumont, toujours stoïque. « J’ai faim, mon ventre gargouille« , se plaint Lise. « On va bientôt manger, intervient une collaboratrice. Et puis tu pourras jouer à Kill All Zombies! sur mon portable. » De la perspective du repas à engloutir ou de la cervelle de zombioche à exploser, on ne saura jamais ce qui se sera montré le plus encourageant mais, dans la foulée, le miracle opère quasi instantanément. La messe est dite. C’est l’heure du break.
Justice pour tous
Sur la pause de midi, on s’installe dans le sable, un plateau-repas sur les genoux, pour tailler le bout de gras en tête-à-tête avec Dumont. Ouvert, patient, le sourire bienveillant, celui-ci évoque avec ardeur son intérêt pour le… heavy metal. Vraiment? Lui, l’auteur ascétique en quête de transcendance de La Vie de Jésus, de L’Humanité ou d’Hadewijch, prenant son pied sur la grosse voix graisseuse d’un James Hetfield? Il y a quelques années, on en aurait probablement recraché son Flamby caramel par le nez. Aujourd’hui que Dumont, plus libre que jamais, s’autorise toutes les embardées créatives, la chose tombe à vrai dire quasiment sous le sens. « Vous connaissez le headbanging, cette pratique qui consiste à secouer assez violemment la tête sur de la musique metal? Bon ben voilà, Jeanne d’Arc fait beaucoup ça chez moi. Ça se prête bien, parce qu’on est dans le gothique quand même. Il y a quelque chose du metal qui fait sens, donc j’en ai mis dans le film. Le mystique a quelque chose à voir avec le trip qu’on peut prendre avec la musique, quand on en écoute ou quand on danse. Ce moment où l’on chavire… C’est ça le mystique! Je fais passer Jeanne d’Arc par le metal et le headbanging pour que le spectateur comprenne son trip à elle. »
La musique de Jeannette, parlons-en. Elle est signée Igorrr, compositeur français spécialisé dans le concassage speedé et les ruptures de tons assez tarées, quelque part entre le classique moyenâgeux et la drum’n’bass, le gros rock qui tache et le chant lyrique. « Igorrr fait une musique assez étonnante. Il est à fond dans l’électro expérimentale, donc il rentre aussi dans des zones de non-mélodie, de cri… Si vous allez à un concert d’Igorrr, basiquement, sur scène, ils sont torses nus et ils crient. Alors moi j’ai intégré ça. Il fait du Scarlatti puis l’instant d’après il est chez Metallica. Il a cette capacité à traverser tous les genres musicaux. Donc moi qu’est-ce que je fais? Je lui donne de la variété, via des petites filles qui chantent du Louane, mais pour qu’il la détruise. Attention, je ne voulais pas non plus qu’Igorrr les accapare dans son univers métallique. Au contraire, il s’est retrouvé avec des contraintes. C’est-à-dire que plusieurs des jeunes comédiennes sont arrivées avec des mélodies populaires. Je lui ai donné du Péguy chanté par des gamines sur des airs populaires et alors là seulement il a posé de la musique dessus. »
Les jeunes interprètes ont été enrôlées via un casting sauvage mis en place dans la région selon une recette déjà largement éprouvée par Dumont sur ses précédents projets. « Lise vit à côté de Calais. Ce sont des gens du coin, quoi. La seule contrainte a été de trouver des enfants qui sachent un peu chanter. Enfin, à moitié. C’était à Igorrr de s’adapter, de venir vers elles, de les intégrer, d’exploiter leurs capacités propres. »
Idem du côté des chorégraphies, confiées à Philippe Decouflé, danseur contemporain adepte de spectacles totaux mettant l’accent sur le technique et le plastique. « Ça a été un étonnement pour lui. Il pensait qu’il pourrait faire ce qu’il voulait et puis il a bien vite vu que non. Je lui ai demandé de partir de ce qu’elles étaient capables de faire. Alors que lui, d’habitude, cherche plutôt une espèce de perfection. Moi je ne demande pas à Igorrr de faire du Igorrr, ou à Decouflé de faire du Decouflé. Ils ont assimilé les contraintes. Faire chanter des gens qui ne savent pas chanter, faire danser des gens qui ne savent pas danser. »
Amener des professionnels de la profession vers une forme de dilettantisme plutôt que l’inverse, en somme. La démarche de Dumont, gonflée, est on ne peut plus limpide. « La musique et les chorégraphies sont là pour aider à comprendre et à rendre accessible un truc complètement incompréhensible en soi: le spirituel. Elles amènent du décalage. Et moi j’en ai besoin pour affronter Péguy. Parce que Péguy, c’est un sacré morceau. Austère, dangereux, hermétique. Or je ne veux pas faire un truc intello du tout. Moi j’aime le cru. L’idée, c’est de faire exploser les choses. Il faut rendre Péguy accessible. Quand nous, Français, on écoute de la musique anglo-saxonne, on ne saisit pas forcément. Les Rolling Stones, par exemple, je ne comprends pas ce qu’ils disent. Et quand je regarde ce qu’ils disent, je suis assez atterré d’ailleurs… Mais donc Péguy, c’est pareil. Ce qu’il dit, je m’en fous. Ce qui m’intéresse, c’est le verbe. Ce qu’elle dit dans le film, je n’y prête pas attention. C’est musical. Il y a dans la musique quelque chose que le cinéma n’arrive pas forcément à faire, en termes d’émotions. D’un coup, elle raconte l’indicible, et donc permet au cinéma de montrer l’invisible. »
L’aventure c’est l’aventure
« Péguy est un illuminé« , insiste-t-il encore en balayant les grains de sable que le vent a déposés sur ses vêtements. Dumont également, il va sans dire. « J’aime créer de la disproportion, botte-t-il alors en touche. Moi je veux être sincère, et c’est tout. Quand un cinéaste cherche à me plaire, je le vois tout de suite et ça ne me plaît pas. Ce que j’aime, c’est l’intégrité. Pas la complaisance. Je ne suis pas dans l’industrie, je ne suis pas occupé à faire un produit. Ceux qui n’aiment pas Jeannette n’aiment pas Jeannette. Le coeur du marketing, c’est le mou, il faut que tout le monde s’y retrouve. Moi j’aime le ferme, et le ferme divise. Mais je trouve que la division est bonne. On n’est pas obligés d’aimer tout le monde. Cette espèce de volonté de concorde générale, je n’y crois pas du tout. Il ne faut pas se faire du mal les uns les autres ça on est bien d’accord, mais ce n’est pas nécessaire de s’aimer tous les uns les autres non plus. »
« Récemment, il se trouve que ce que je fais est plus accessible, mais c’est mon chemin propre ça, poursuit-il. J’ai davantage d’aisance à aborder des choses plus ouvertes, plus aimables, moins difficiles. La découverte du burlesque a été un truc très important pour moi. Réaliser que je suis capable de faire des choses drôles et en même temps pas dénuées de profondeur. C’est-à-dire que ce n’est pas parce que c’est drôle que c’est débile. L’homme du Nord a le sens du tragique, du mystique et de la drôlerie, ce n’est pas du tout contradictoire. Moi je sens que le burlesque est dans le tragique, mais le voir arriver à chaque fois me subjugue. Le naturel ne m’intéresse plus. C’est pour ça aussi que j’aime l’idée de faire chanter mes acteurs. Parce que je ne supporte plus un acteur qui parle normalement. Ça me fatigue beaucoup. Les histoires normales ne m’intéressent plus. La psychologie non plus. J’ai envie de fabuleux, d’onirique, d’exubérance. Je cherche le petit grain de folie, loin du quotidien dans lequel on évolue. Le cinéma doit aller profondément dans les chemins de traverse. Un basculement s’est opéré dans mon parcours avec P’tit Quinquin. Le tragique était un peu redondant chez moi au début. Je suis désormais dans une espèce de concomitance du grotesque et du tragique. Je sais que certains ont trouvé inadmissible de représenter le Nord-Pas-de-Calais comme je l’ai fait dans P’tit Quinquin. Ils ne comprennent rien. Regardez un tableau de Brueghel: le grotesque est là. Et il n’y a personne pour venir dire qu’il se fout de la gueule des Belges. »
Jeannette pas encore mis en boîte, Dumont, boulimique de travail, pense d’ailleurs déjà à la saison 2 de son P’tit Quinquin. « Moi ce qui me plaît, c’est l’aventure. M’aventurer dans des projets nouveaux. Tout le temps. J’ai besoin de bosser, sinon je m’emmerde. Ce tournage pour moi c’est des vacances. Un peu studieuses, mais des vacances quand même. »
Le cuir des choses
L’après-midi est consacré à l’enregistrement de certains passages chantés. Toujours sur la dune. « Il s’agit de choses qu’on a déjà tournées mais où le son n’était pas assez bon. On va venir mettre quelques petites rustines. C’est la vraie gageure: faire une comédie musicale en son direct. Je déteste le play-back, ça vous mine un film. Alors bien sûr j’ai toujours travaillé en son direct, mais ici c’est différent, il y a un conflit entre la continuité musicale et le découpage cinématographique. Donc Lise chante en extérieur avec la musique d’Igorrr dans son oreille. Je veux garder les aléas d’un chant en direct: elle s’essouffle, il y a du bruit, du vent, des petites imperfections… J’aime beaucoup ça. Retrouver le cuir des choses. »
Retrouver le cuir des choses. Une proposition de cinéma en soi. « Mais oui! D’une manière générale, je suis assez indifférent au sujet à traiter. Bon, là j’ai pris Jeanne d’Arc parce que j’avais besoin d’une matière sur laquelle travailler, mais c’est tout. Je me sens comme un peintre qui cherche un petit coin à peindre. La forme est plus importante que le fond. Moi je n’ai pas grand-chose à dire. Mais j’ai besoin que ça transperce à un moment. La vie de Jeanne d’Arc, c’est à la fois de la mythologie, de l’Histoire, ça touche un peu à tout, à la guerre, à la sainteté, une espèce de mix un peu bizarre qui fait qu’en France la droite et la gauche s’y retrouvent aussi bien l’une que l’autre. Ce que je cherche, ce n’est pas tant son histoire que ce qu’elle peut évoquer en chacun de nous. C’est ce mécanisme qui se met en branle à un moment et qui va faire que quelqu’un qui est une paysanne et vit avec des moutons va finir sur un bûcher. Je veux comprendre où ça bascule. C’est un bon prétexte pour sonder l’âme humaine, disons. »
La suite, et selon la formule consacrée, sur les écrans. De télévision en France, où Jeannette sera diffusé courant de l’année sous forme de téléfilm Arte, et de cinéma partout ailleurs. Ce qui offre à Dumont, proprement intarissable, son dernier motif d’emballement du jour: « Idéalement, il faudrait que le film sorte dans certaines salles hyper équipées, pour que ce soit comme un concert. Parce que vous allez voir, hein, ça y va gaiement! »
Entre Jeanne d’Arc et le 7e art, il y a comme une complète évidence, l’histoire de l’une épousant celle de l’autre depuis ses balbutiantes prémices. Quelques-uns des plus grands cinéastes du XXe siècle se sont ainsi emparés du destin fracassé de la Pucelle d’Orléans, mère de la nation française sacrifiée en hérétique sur l’autel infamant des passions humaines -on ne parle bien sûr pas ici de Luc Besson, gros nounours coupable en 1999 d’un nanar guerrier englué dans une fascination moins mystique que pompière pour sa muse d’alors, Milla Jovovich. Dès 1900, c’est d’abord Georges Méliès lui-même qui y va d’un court métrage d’une dizaine de minutes longtemps tenu comme perdu mais dont une copie coloriée au pinceau fut retrouvée au début des années 80. Seize ans plus tard, Cecil B. DeMille, le futur réalisateur de Cléopâtre et des Dix Commandements, se fend d’un Joan the Woman où le destin de Jeanne d’Arc, combattante d’origine modeste et rurale, fait écho à celui des poilus d’alors. En 1948, soit quelques mois à peine avant sa mort, Victor Fleming (The Wizard of Oz, Gone with the Wind) met quant à lui un terme à sa carrière avec une Joan of Arc qui prend les traits d’Ingrid Bergman. Laquelle persiste et signe devant la caméra de son époux Roberto Rossellini six ans plus tard dans Jeanne au bûcher, adapté d’un oratorio de Paul Claudel. C’est Jean Seberg qui, dans la foulée, incarnera la Saint Joan d’Otto Preminger (1957) tandis que, plus proche de nous, Sandrine Bonnaire fera une inoubliable Jeanne la Pucelle pour Jacques Rivette (1994).
Aux racines du mystère
Si le Jeannette de Bruno Dumont risque bien de ne ressembler à aucun des portraits précités, il est néanmoins tentant d’évoquer à son égard l’ombre tutélaire et conjuguée de Carl Theodor Dreyer et Robert Bresson, soit deux des influences majeures et avouées du natif de Bailleul quand il entre en cinéma comme on rentre dans les ordres au mitan des années 90. Dans La Passion de Jeanne d’Arc, en 1927, Dreyer, cinéaste du visage, aborde la condamnation de son héroïne comme une autre passion du Christ. Bresson, lui, se plonge avec un immense émerveillement dans la transcription des minutes du procès de Jeanne, document historique au service duquel se fonde sa mise en scène dans l’idée d’approcher le mystère au plus près (Procès de Jeanne d’Arc, 1962). Mystère, le grand mot est lâché, qui reste bien sûr et invariablement l’obsession de Bruno Dumont au fil de ses mues successives: « Le livre que Péguy écrit au début du XXe siècle s’appelle Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc. Il en offre une vision très poétique, très lyrique. Et moi j’avais envie d’envolées justement. Le film s’appelle Jeannette pour la prendre très tôt, plus tôt que chez Péguy. Je cherche à comprendre comment une petite fille tout d’un coup devient Jeanne d’Arc. Il est où le déclic, l’éveil à la vie spirituelle, à la grâce? C’est ça le mystère. Parce qu’après, Jeanne d’Arc, son histoire on la connaît. On sait comment ça se termine. Mais on ne sait pas forcément comment ça commence. Et c’est ça, moi, qui m’intéresse. Comment ça commence. »
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