Dans Skunk, le réalisateur belge Koen Mortier suit au plus près le parcours brutal d’un adolescent gravement maltraité.
Un adolescent gravement maltraité par ses parents intègre une institution qui accueille des jeunes tout aussi traumatisés que lui et aux tendances destructrices. Son enfance est racontée à coups de flash-back, tellement extrêmes qu’on peine à y croire. Pourtant Koen Mortier (lire son interview page 20), le réalisateur d’Ex Drummer et d’Un ange, s’inspire pour son quatrième film, brut et tranchant, du livre d’un soignant qui y partageait son expérience en psychiatrie pour la jeunesse. La musique du collectif post-metal Amenra, la photographie atmosphérique de Nicolas Karakatsanis (Cruella, Rundskop) et le rôle principal formidablement tenu par Thibaud Dooms rendent l’expérience visuelle intense. La dureté du film et son climax horrifique susciteront certes des critiques faciles, alourdi qu’il est par des flash-back hystériques. Mais les scènes dans l’institution sont quant à elles exceptionnellement fortes.
