Sick of Myself: une satire féroce scandinave entre Ruben Östlund et le Dogme 95
Titre - Sick of Myself
Genre - Comédie dramatique
Réalisateur-trice - Kristoffer Borgli
Casting - Avec Kristine Kujath Thorp, Eirik Sæther, Fanny Vaager.
Durée - 1h35
Réalisateur norvégien dont la cote est occupée à monter en flèche (Dream Scenario, son prochain long métrage, verra Nicolas Cage hanter les nuits de tout un chacun avec des conséquences étonnantes), Kristoffer Borgli imagine dans Sick of Myself, présenté dans la section Un Certain Regard à Cannes l’an dernier, un couple de monstres égocentrés d’une toxicité extrême. Soit Thomas, artiste creux et imbu de lui qui accède à un début de notoriété, et Signe (Kristine Kujath Thorp, excellente comédienne découverte dans l’irrésistible Ninjababy), véritable mythomane de compétition qui le jalouse et cherche désespérément à se rendre intéressante et attirer l’attention en s’inventant une maladie rare dont l’impact sur le regard des autres va très vite la dépasser…
D’une férocité et d’un jusqu’au-boutisme peu communs, Sick of Myself n’épargne rien ni personne, le film, satire aussi purulente que jouissive de l’obsession pathologique de plaire et de se distinguer, prenant la forme d’un jeu de massacre affreux, sale et méchant moquant le vide absolu du narcissisme contemporain. Quelque part entre le cinéma de Ruben Östlund (tout n’est pas toujours d’une finesse de velours dans cette charge au panzer adepte de la surenchère drôle et acide…) et le Dogme 95 fomenté en son temps par de joyeux drilles comme Lars von Trier et Thomas Vinterberg, la comédie mordante de Kristoffer Borgli tend à notre époque malade un miroir à peine déformant de ses pires simagrées égotistes. Décapant!
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