Critique | Cinéma

Jenna Ortega confrontée à une licorne, Rami Malek en geek vengeur et une chronique de la Chine contemporaine: le pire et le meilleur des sorties ciné

Jenna Ortega découvre une licorne comme on n’en avait jamais vu dans Death of a Unicorn.

Jenna Ortega en ado rebelle dans Death of a Unicorn, Rami Malek en petit génie travaillant pour la CIA ou une chronique de la Chine contemporaine: les sorties ciné de la semaine.

The Amateur

Thriller de James Hawes. Avec Rami Malek, Laurence Fishburne, Rachel Brosnahan. 2h03

La cote de Focus: 1,5/5

Au quartier général de la CIA, peu de gens respectent Charlie Heller, cryptographe astucieux mais introverti. Pourtant, lorsque sa femme est brutalement tuée lors d’un attentat, le jeune homme sort les griffes et décide de s’occuper lui-même des coupables, quitte à s’aliéner son agence. S’ensuit alors un récit de vendetta d’un classicisme lénifiant: cibles à abattre, traque aux quatre coins du globe, trahisons en cascade, etc.

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On pourrait pardonner cette prévisibilité si le cinéaste James Hawes parvenait à rendre ce petit exercice d’espionnage ludique. Hélas, les scènes de tension et d’action, censées être le noyau dur d’un tel projet, se révèlent pataudes, exécutées sans malice. À l’image de Rami Malek, qui rejoue mécaniquement sa partition geek et asociale de Mr. Robot, The Amateur n’est tout simplement pas inspiré.

J.D.P.

The Outrun

Drame de Nora Fingscheidt. Avec Saoirse Ronan, Saskia Reeves, Stephen Dillane. 1h59.

La cote de Focus: 3,5/5

Inspiré des mémoires éponymes d’Amy Liptrot, The Outrun –le titre désigne des pâturages sauvages où les moutons peuvent paître librement– suit Rona, 29 ans, biologiste surdiplômée revenue dans son archipel natal des Orcades après plusieurs années d’errance autodestructrice à Londres. Elle espère y retrouver un sens à sa vie. Cela implique de se sevrer, de rechuter, de pleurer, de hurler, de fréquenter les AA, et de contempler longuement l’océan en furie –encore, et encore, et encore.

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Saoirse Ronan incarne cette âme égarée avec une intensité troublante. Le film, lui, connaît de véritables moments de beauté brute. Mais la mécanique dramatique finit par s’essouffler à force d’accumuler les flash-back alcoolisés et les soupirs face aux falaises. Malgré tout, The Outrun tient bon et ne sombre pas dans les clichés des films de cure.

D.M.

Death of a Unicorn

Comédie horrifique d’Alex Scharfman. Avec Paul Rudd, Jenna Ortega, Richard E. Grant. 1h48.

La cote de Focus: 1/5

Elliott (Paul Rudd), un avocat veuf obsédé par l’idée de mettre à l’abri Ridley (Jenna Ortega), sa fille adolescente rebelle, est prêt à satisfaire les desiderata les plus amoraux de ses clients, les Leopold, une riche famille peu préoccupée par le bien commun. Alors quand il apparaît que, comme le veut la légende, la corne de la licorne qu’il a malencontreusement renversée sur la route de leur domaine pourrait bien constituer un puissant sérum de jouvence, les réticences de Ridley, aussi fascinée qu’apeurée par la créature, ne pèsent pas lourd face à l’avidité des Leopold.

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Les prémices laissent envisager un affrontement sanglant entre bobos et oligarques, et avec un peu de bonne volonté, on pourrait y voir une critique du colonialisme et/ou du capitalisme et de l’exploitation mortifère que l’homme inflige à la nature, mais en fin de compte, malgré la présence d’A24 et Ari Aster au générique, Death of a Unicorn n’est ni vraiment drôle, ni vraiment effrayant. Le film se contente d’offrir un divertissement peu inspiré, sous-exploitant le potentiel comique de ses interprètes.

A.E.

Dog Man

Film d’animation de Peter Hastings. Avec les voix de Pete Davidson, Isla Fisher, Ricky Gervais. 1h29.

La cote de Focus: 3/5

Publié pour la première fois en 2016, Dog Man de Dav Pilkey, énorme succès d’édition, se voit adapté par DreamWorks. L’histoire? Un policier mi-homme mi-chien doit sauver Okhay City des plans machiavéliques de Monpetit, le chat le plus méchamment méchant du monde. Mais le héros et son antagoniste partagent plus de choses qu’ils ne le pensent, notamment un terrible besoin d’amour, qu’ils trouveront peut-être grâce à Petitmonpetit, adorable chaton.

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On retrouve dans cette comédie d’action tous publics l’humour absurde de la BD, notamment son usage délicieusement littéral du langage quand il s’agit de nommer les gens et les choses. Quant à la transcription visuelle de l’univers de Pilkey dans une animation 3D qui évoque le stop-motion, elle est plutôt inintéressante, malheureusement, comme dans beaucoup de films jeune public. La bagarre finale, dont l’on perd vite les enjeux de vue, traîne en longueur.

A.E.

Caught by the Tides

Drame de Jia Zhang-ke. Avec Zhao Tao, Zhou Yu, Li Zhubin. 1h51.

La cote de Focus: 3/5

Aucun cinéaste, autre que Jia Zhang-ke, n’a disséqué avec autant de mélancolie et d’acuité le grand bond économique de la Chine au cours des 25 dernières années. Cela lui a valu des œuvres saluées par la critique comme Platform, Still Life, A Touch of Sin, ainsi qu’une réputation de chroniqueur critique d’un pays en pleine mutation fulgurante –une posture qui, hélas, n’a pas facilité ses conditions de travail. Avec Caught by the Tidesdavantage un collage contraint qu’un véritable film– il prolonge ses thématiques familières.

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Ce kaléidoscope de l’amour perdu, des temps révolus et des villes transformées s’appuie largement sur des images d’archives documentaires et une narration elliptique. Le résultat ressemble à un exercice d’autorecyclage: des scènes de Still Life réapparaissent, sa muse (et épouse) Zhao Tao erre de nouveau dans un paysage en mutation, comme dans Mountains May Depart, et même le vide néonisé de Ash is Purest White refait surface. Une méditation poétique, parfois hypnotique, sur le temps et la perte, mais dépourvue de la force émotionnelle des meilleurs films de Jia Zhang-ke.

D.M.

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