Plongée dans l’infernale «cocina» d’un resto de Manhattan, Blanche-Neige en vrai et Leïla Bekhti surmaquillée: le meilleur et le pire des sorties ciné

La cocina, dans les coulisses surpeuplées d’un restaurant new-yorkais.
Nicolas Clément Journaliste cinéma

La cocina, plongée dans les entrailles infernales d’un restaurant new-yorkais, Disney qui refait son classique Blanche-Neige en prises de vues réelles et Leïla Bekhti en mère prête à tout parmi les sorties ciné de la semaine.

La cocina

Drame d’Alonso Ruizpalacios. Avec Rooney Mara, Raúl Briones, Anna Diaz. 2 h 16.

La cote de Focus: 3,5/5

Réalisateur mexicain dont on avait pu apprécier l’hybride et gonflé A Cop Movie (2021) sur Netflix, Alonso Ruizpalacios mitonne ce long métrage au casting résolument multiculturel emmené par Rooney Mara. La cocina adapte librement une pièce de théâtre des années 1950 d’Arnold Wesker pour plonger le spectateur dans l’intenable effervescence de la cuisine surpeuplée du Grill, en plein cœur de Manhattan.

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Véritable antichambre de l’enfer, l’endroit ouvre sur l’envers malade et aliénant du rêve américain, façon chaos exacerbé ponctuellement traversé de singuliers élans poétiques. Capable de faire exister un nombre impressionnant de personnages, le film, objet virtuose au noir et blanc classieux, découpe les illusions des uns et des autres en petits dés avant de les faire brillamment rôtir à la poêle.

N.C.

Vermiglio

Drame naturaliste de Maura Delpero. Avec Martina Scrinzi, Rachele Potrich, Giuseppe De Domenico. 1h59.

La cote de Focus Vif: 4/5

Vermiglio, région du Trentin, hiver 1944. Le village vit au son étouffé de la guerre qui se termine au loin. Lucia, la fille aînée de l’instituteur, tombe amoureuse de Pietro, un mystérieux déserteur. Leur union va bouleverser la vie de la famille, et de la communauté. Chacun questionne son rapport à la soumission et à la liberté, la légitimité de ses désirs propres, sa place dans un monde qui ne sera plus jamais le même.

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Cette chronique naturaliste d’une grande subtilité traversée en sourdine par la violence des hommes s’ancre dans l’intime le plus délicat pour toucher du doigt l’universel. Servi par une superbe direction artistique, et un jeu plein d’authenticité, le film livre la peinture intemporelle d’émancipations individuelles dont le prix à payer est la fragmentation de la famille. 

A.E.

Poison

Drame de Désirée Nosbusch. Avec Tim Roth, Trine Dyrholm. 1h26.

La cote de Focus: 2/5

Pour son premier long métrage en tant que réalisatrice, l’actrice et animatrice de télévision luxembourgeoise Désirée Nosbusch adapte une pièce de théâtre de la dramaturge néerlandaise Lot Vekemans. Reposant entièrement sur les épaules de l’Anglais Tim Roth (Reservoir Dogs) et de la Danoise Trine Dyrholm (Festen), Poison orchestre, sur une seule journée, les retrouvailles délicates et douloureuses de Lucas et Edith, dix ans après que leur fils a été tué dans un tragique accident de voiture. Celles-ci ont lieu dans un cimetière, le corps de l’enfant devant être exhumé car des toxines se sont infiltrées dans le sol où il est enterré…

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Tourné dans la région de Vianden, en bordure de la frontière allemande, le film, qui semble souvent surdialogué, peine à s’affranchir de ses origines théâtrales. Il manque en effet indéniablement un élan et une âme à ces scènes de la vie postconjugale qui convoquent plus d’une fois le souvenir de The Crossing Guard (1995), le deuxième long métrage réalisé par Sean Penn avec Jack Nicholson et Anjelica Huston. Roth et Dyrholm se démènent comme ils peuvent, mais la sincérité et l’émotion n’affleurent jamais vraiment. Une déception.

N.C.

Blanche-Neige

Drame fantastique et musical de Marc Webb. Avec Rachel Zegler, Gal Gadot, Andrew Burnap. 1 h 49.

La cote de Focus: 1/5

Greta Gerwig (Barbie) n’est finalement pas créditée au scénario de ce remake en prises de vues réelles du premier grand classique d’animation des studios Disney. Écrit par Erin Cressida Wilson (La Secrétaire, Fur, La Fille du train), le film, dont la sortie est entourée d’un certain nombre de polémiques en mousse, prend la forme d’un récit d’empowerment timidement féministe où Blanche-Neige, certes, ne rêve plus du prince charmant mais toujours bien d’un amour romantique assez niais.

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Révélée par le West Side Story de Steven Spielberg, Rachel Zegler minaude et vocalise dans un Royaume en carton-pâte à la magie assez fadasse entourée de nains et d’animaux conçus en images de synthèse. Cet éloge insistant de la bonté et de la beauté intérieure braconne bizarrement sur les terres de Robin des Bois, et dispense ses petites leçons de bienveillance et de vivre-ensemble avec une conviction tristement éteinte. Le tout évoque essentiellement un véritable festival du kitsch et de la laideur.

N.C.

Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan

Drame familial de Ken Scott. Avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Sylvie Vartan. 1h42.

La cote de Focus: 1/5

Inspiré de l’histoire de Roland Perez, qui cosigne le scénario adapté de son autobiographie, Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan raconte le parcours d’une mère prête à remuer ciel et terre pour lutter contre l’infirmité de son fils (un pied bot). Ce sacerdoce maternel pèsera lourd sur sa vie d’adulte. Ce qui commence par un one-woman show de Leïla Bekhti, investie d’un rôle de maman poule tragi-comique, se poursuit de façon presque surréaliste par la trajectoire d’un homme qui ne parvient pas à couper le cordon avec sa mère, et finira par le lui faire payer cruellement.

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Entre l’improbable parti pris du casting (Leïla Bekhti, lourdement maquillée dans la deuxième partie, joue la mère de Jonathan Cohen), le traitement hautement anecdotique des tragédies qui ponctuent la vie de Roland (la mort de sa femme, la disparition de son père), et les apparitions lunaires de Sylvie Vartan (avec et sans De-Aging), on reste pour le moins perplexe quant aux intentions de ce double biopic.

A.E.

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