Mostra: First Man, Damien Chazelle à la conquête de l’espace
Deux ans après La La Land, Damien Chazelle retrouvait la Mostra de Venise à la faveur de First Man, un film fort attendu, cela va sans dire, et le portrait de Neil Armstrong (campé par un impeccable Ryan Gosling), le premier homme à avoir jamais posé le pied sur la Lune (« Un petit pas pour l’homme, un bond de géant pour l’humanité », comme l’a retenu l’Histoire).
Si la conquête spatiale a été remise au goût du jour cinématographique par les Gravity ou autre Interstellar, Chazelle en propose une approche toute personnelle, s’écartant des canons du film à grand spectacle comme de ceux du biopic classique. Débutant en 1961 sur une magistrale scène immersive, alors qu’Armstrong n’est encore que pilote d’essai pour la NASA, le film suit l’évolution du programme qui conduira à la réussite de la mission Apollo 11, en juillet 1969. Non sans tracer le portrait contrasté de l’individu, cherchant les failles – nombreuses – derrière l’icône publique, abordée aussi dans son versant intime.
Le résultat est tout simplement soufflant, qui n’est pas sans évoquer le formidable The Right Stuff, de Philip Kaufman, et qui, s’il relate une incontestable success story, en arpente aussi les zones d’ombre – s’attardant notamment sur le coût humain de l’opération. En quoi l’on peut voir une matrice de l’oeuvre, explorée, sous des contours différents, dans Whiplash et La La Land auxquels First Man fait ainsi écho. Le tout, parfaitement maîtrisé par Chazelle qui signe un film dont la remarquable sobriété n’ôte rien à l’ampleur – et l’on n’est ainsi pas près d’oublier un alunissage auquel la partition de Justin Hurwitz apporte un supplément de lyrisme. L’ivresse de l’espace, en somme, pour un moment de pure magie cinématographique. Grand film.
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