Mostra de Venise: Suburbicon, la comédie noire de George Clooney
On trouve à l’origine de Suburbicon, le nouveau film de George Clooney, un scénario des frères Coen. Et la griffe des réalisateurs de Raising Arizona est bien présente dans cette comédie noire ancrée dans l’Amérique des fifties, et plus précisément dans une cité résidentielle modèle répondant au nom de Suburbicon, 60.000 âmes vivant le rêve américain livré en kit; une petite communauté que va toutefois plonger dans l’émoi et bientôt le chaos l’arrivée de ses premiers résidents noirs.
Circonstances tenant également lieu de toile de fond à l’agression à domicile dont sont victimes les Lodge, une famille bien sous tous rapports, à savoir Gardner, le père (Matt Damon), Nicky, le fiston (Noah Jupe), Rose, la mère qu’un accident a laissé dans une chaise roulante, et Margaret, sa soeur (jouées toutes deux par Julianne Moore); agression virant au drame dès lors que Rose succombe à l’inhalation massive de chloroforme. Le décor ainsi planté, le film prend un tour résolument décalé et déjanté lorsque Gardner est convoqué par la police pour procéder à l’identification des coupables…
Comédie satirique, Suburbicon livre, on l’aura compris, une vision acide de la société américaine. Clooney a la caméra et le verbe affûtés, et l’exercice, avec sa galerie de personnages cartoonesques, s’avère aussi mordant que jubilatoire, même si le film souffre du déséquilibre entre ses deux arcs dramatiques. Et que le dernier acte, aux allures de jeu de massacre survolté, tourne quelque peu à vide. Mais soit, après un Monuments Men objectivement décevant, le réalisateur renoue ici avec l’inspiration, non sans offrir à Matt Damon un rôle d’anthologie. La Mostra n’en demandait pas plus, et nous non plus à vrai dire…
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