Mostra de Venise: Into the Wild
Voilà huit ans que l’on était sans nouvelles de Warwick Thornton, cinéaste australien d’origine aborigène dont le premier film, Samson & Delilah, avait marqué les esprits, remportant la Caméra d’or à Cannes. Ayant pour sa part les honneurs de la compétition de cette 74e Mostra, Sweet Country, son second opus, a largement répondu aux attentes.
Situé à la fin des années 20, ce western s’ouvre alors qu’Harry March (Ewen Leslie), un vétéran de l’armée, vient s’installer dans un poste reculé de l’outback. Rongé par l’alcool et l’amertume, violent et raciste par surcroît – « où as-tu trouvé ton cheptel noir? », demande-t-il au pasteur du coin, Fred Smith (Sam Neill), en avisant Sam (Hamilton Morris), son contremaître aborigène -, l’individu multiplie les provocations et autres humiliations. Jusqu’au jour où au terme d’une fusillade, Sam l’abat en état de légitime défense. Débute alors une longue traque menée par l’autorité locale, le sergent Fletcher (Byron Brown), bien décidé à mettre la main sur un homme accusé de crime aggravé, le meurtre d’un blanc…
Avec Sweet Country, Warwick Thornton revisite le passé agité de l’Australie, une nation dont l’Histoire s’est notamment écrite dans le sang et la négation de l’identité des populations autochtones, dont il adopte le point de vue. Mais si son propos et les questions qu’il soulève résonnent forcément aujourd’hui, il y a là aussi et même avant tout un formidable élan de cinéma, western immersif d’une appréciable sécheresse dont l’onde, sinueuse, se répercute dans des paysages d’une suffocante beauté. La matière dont l’on fait, l’air de rien, les grands films…
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