Critique | Cinéma

Lee Miller: Kate Winslet dans les pas de la célèbre photographe et correspondante de guerre

2,5 / 5
2,5 / 5

Titre - Lee Miller

Genre - Biopic

Réalisateur-trice - De Ellen Kuras

Casting - Avec Kate Winslet, Andy Samberg, Andrea Riseborough.

Durée - 1 h 57

Ellen Kuras retrace une petite dizaine d’années de la vie de la photographe américaine Lee Miller, incarnée par Kate Winslet, entre l’immédiat avant-guerre, et la découverte des exactions commises par les Nazis.

Lee Miller a inscrit son nom dans l’Histoire comme photographe et correspondante de guerre, après avoir été muse et modèle, mais aussi artiste du mouvement surréaliste. Véritable icône, elle fait l’objet d’un biopic porté par la comédienne Kate Winslet, également productrice du film, dont la réalisation a été confiée à la chef opératrice de renom Ellen Kuras -qui avait déjà croisé Winslet sur Eternal Sunsine of a Spotless Mind. Le film s’arrête spécifiquement sur la période où Miller a été correspondante de guerre pour l’édition anglaise de Vogue.

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Figure admirée de l’intelligentsia des années 30, elle parcourt l’Europe, très occupée à « boire, baiser et prendre des photos », comme elle le clame avec panache. La déflagration de la guerre va précipiter la vie de Lee Miller, bien décidée à se rendre utile et à servir la vérité. Elle photographie alors le chaos de Londres sous les bombardements, et se bat pour être envoyée sur le front, où l’on refuse les femmes journalistes. Parachutée en Normandie, elle reçoit l’interdiction d’accéder aux zones de combat. Mais son œil affuté va lui permettre de donner à voir la façon dont la guerre se niche aussi dans les détails d’une garnison féminine ou d’un hôpital de campagne. Habituée à être photographiée, elle parvient à créer une relation particulière avec les témoins anonymes de l’Histoire qu’elle croise sur sa route. Alors que Paris fête sa libération, elle comprend que la guerre n’est pas finie pour tout le monde, et aux côtés de David E. Scherman, correspondant de Life Magazine, ils seront parmi les premiers civils à pénétrer à Dachau, et à en ramener des images qui aujourd’hui encore font autorité.

Biopic didactique

C’est dans cette matière biographique que réside le principal intérêt du film, qui n’est cependant pas exempt de défauts agaçants dans son traitement. Notamment le recours maladroit à un cadre temporel basé sur un flash-back qui tend vers un pathos malvenu, tant il semble à l’opposé de la personnalité de Miller. Scénario comme dialogues sont souvent très didactiques, et la partition musicale aux accents pompiers semble nous dicter les émotions à ressentir.

On peut également s’interroger sur l’absence de contextualisation quant au rôle de Lee Miller au sein du courant surréaliste, qui rend certaines scènes orphelines de sens, le déjeuner dans l’herbe seins nus du début par exemple, ou plus encore, la scène où Miller et David E. Scherman la mettent en scène dans la baignoire d’Hitler. Sans compter que la place faite à la photographie est finalement assez mince, que ce soit sa pratique, ou la révélation des clichés. On retiendra néanmoins la performance de Kate Winslet, qui bien qu’un peu âgée pour le rôle (mais après tout, pour une fois que c’est dans ce sens-là), parvient à rendre dans son regard le trouble de celles et ceux qui ont vu ce qu’ils ne pourront plus jamais oublier.

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