Danny Boyle qui revient aux zombies de 28 Days Laters, une nouvelle plongée de Pixar dans la science-fiction et Cédric Klapisch en équilibre entre le XIXe et le XXIe siècle: les sorties ciné de la semaine.
28 Years Later
Horreur / thriller post-apocalyptique de Danny Boyle. Avec Alfie Williams, Aaron Taylor-Johnson, Jodie Comer. 1h55.
La cote de Focus: 3/5
Certaines suites se font attendre plus que d’autres. Cela fait plus d’une quinzaine d’années que Danny Boyle et son scénariste Alex Garland (aussi réalisateur d’Ex Machina et de Civil War) souhaitaient ressusciter la licence 28 Days Later, mise au placard après un deuxième opus oubliable. C’est désormais chose faite avec cet étonnant 28 Years Later, pensé comme le point de départ d’une nouvelle trilogie.
Gore, frénétique mais aussi mélancolique, cette suite tardive parvient miraculeusement à prolonger l’équilibre de l’opus originel, tout en s’imposant comme un survival furieux et étonnamment touchant. Dommage que le scénario écrit par Alex Garland semble parfois trop concentré à préparer les suites, à l’image de cette conclusion sous forme de pied de nez qui laisse perplexe.
J.D.P.
La Venue de l’avenir
Comédie de Cédric Klapisch. Avec Suzanne Lindon, Paul Kircher, Vassili Schneider, Abraham Wapler, Cécile de France. 2h05.
La cote de Focus: 3/5
La Venue de l’avenir nous entraîne à la rencontre des descendants d’Adèle Meunier, née en 1873, réunis pour une question d’héritage autour d’une maison délabrée. Alors qu’une délégation de cousins entame les pourparlers avec la commune qui veut racheter le terrain, on remonte dans le temps aux côtés d’Adèle, la petite vingtaine, qui quitte sa province pour rallier Paris. Elle y croise Anatole et Lucien, peintre et photographe, venus eux aussi tenter leur chance.
Aidé par son charismatique casting de jeunes comédiens, Klapisch ne tente pas de singer leur énergie, mais la célèbre. Si l’on peut regretter que les personnages «au présent» soient parfois piégés dans le stéréotype, que certains dialogues soient appuyés, ou quelques séquences maladroites, il n’empêche que ce divertissement assumé et généreux offre une réflexion résolument ludique et feel good sur la notion de modernité.
A.E.
Elio
Film d’animation d’Adrian Molina, Domee Shi et Madeline Sharafian. Avec les voix de Yonas Kibreab, Zoe Saldana, Brad Garrett. 1h39.
La cote de Focus: 3,5/5
Il y a 17 ans, Pixar sortait Wall-E. Alliant humour slapstick, poésie et fable écologique, le film s’imposait comme un coup de maître pour petits et grands. Il est donc forcément excitant de voir le studio repartir à la conquête de l’espace avec Elio, une nouvelle aventure de science-fiction cette fois-ci articulée autour de la mythologie ovni.
Inventif, bariolé et souvent amusant, le périple du jeune Elio s’avère indéniablement trépidant, et prouve une fois encore que Pixar reste l’une des usines à rêves les plus fascinantes d’Hollywood. Cependant, la manière dont le récit survole ses grands thèmes –deuil, solitude, famille recomposée– trahit tout de même le déclin d’une certaine maturité dans l’écriture, particulièrement si on le compare à l’audace et à la densité de Wall-E.
J.D.P.
Loveable
Drame de Lilja Ingolfsdottir. Avec Helga Guren, Oddgeir Thune, Marte Magnusdotter Solem. 1h41.
La cote de Focus: 4/5
Entre Maria et Sigmund, c’est l’amour au premier regard. Du moins pour Maria. Mère de deux enfants en bas âge fraîchement célibataire, elle voit en lui la liberté qui lui manque. Sauf que sept ans de vie commune, et deux enfants supplémentaires, la replongent dans le quotidien de la vie ménagère, la carrière de Sigmund ayant pris le pas sur la sienne. Après la dispute de trop, leur couple explose. Loveable n’est pas le récit d’une longue crise conjugale, toutefois pas dans son développement. Si le prologue et la demande de divorce entraînent le spectateur dans les coulisses d’un couple, de sa formation à son usure, le film prend soudainement un chemin de traverse. Ce n’est plus le devenir des deux anciens amants qui est questionné, mais la quête de vérité de Maria.
Forcée par la situation à une introspection qu’elle avait toujours gardée à distance, elle est contrainte de se demander ce que cache sa colère, d’où vient la profonde insécurité qui la fragilise. Malgré elle, elle remonte le fil de ses traumas familiaux: un père démissionnaire, une mère accablée. Si l’odyssée de Maria débute sur le sofa d’une thérapeute de couple, elle se poursuit de manière beaucoup moins conventionnelle à travers la mise en scène de Lilja Ingolfsdottir, qui contribue à mettre à jour les non-dits en revisitant l’histoire du couple. Ce retour en arrière est aussi un cheminement vers la matrice de l’amour, bien plus personnelle que prévu. Loveable commence comme un drame conjugal scandinave feutré et bien élevé, avant de voler en éclats aux côtés de son héroïne, admirablement interprétée par Helga Guren, dont c’est le premier grand rôle au cinéma, et qui compose une partition d’une grande justesse pour dépeindre cette femme qui doit se réconcilier avec elle-même pour espérer régler ses conflits.
A.E.