Le palmarès complet des Magritte du Cinéma
Jean-Pierre et Luc Dardenne sont repartis avec trois récompenses lors de la 5e cérémonie des Magritte du Cinéma, organisée samedi soir à Bruxelles.
Deux jours, une nuit des Frères Dardenne a en effet été désigné meilleur film. Les autres nommés dans la catégorie du meilleur film étaient Henri de Yolande Moreau, La marche de Nabil Ben Yadir, Les Rayures du zèbre de Benoît Mariage et Pas son genre de Lucas Belvaux.
Emilie Dequenne s’est vue décerner le Magritte de la meilleure actrice pour son rôle dans le fil Pas son genre de Lucas Belvaux. Malade, l’actrice n’était cependant pas présente pour recevoir son prix. Fabrizio Rongione (Deux jours, une nuit) a remporté le prix du meilleur acteur.
Le prix du meilleur premier film est allé à Je te survivrai de Sylvestre Sbille. Marina de Stijn Coninx a remporté le prix du meilleur film flamand.
Luc et Jean-Pierre Dardenne (Deux jours, une nuit) ont remporté le prix du meilleur réalisateur.
Le prix du meilleur son est revenu à Henri Morelle et Luc Thomas pour Pas son genre, celui de la meilleure musique revient à Soldout pour Puppylove de Delphine Lehericey.
Le prix du meilleur scénario est revenu à Lucas Belvaux pour Pas son genre.
Ambre Grouwels (Baby balloon) remporte le Magritte du meilleur espoir féminin, Marc Zinga (Les Rayures du zèbre) celui du meilleur espoir masculin.
Le Magritte des meilleurs décors est allé à Hubert Pouille pour Marina et celui des meilleurs costumes à Catherine Marchand pour Marina encore.
Lubna Azabal (La Marche) s’est vue attribuer le prix de la meilleure actrice dans un second rôle, Jérémie Renier (Saint Laurent) celui du meilleur acteur dans un second rôle.
Le prix de la meilleure image a été attribué à Manu Dacosse (L’Etrange couleur des larmes de ton corps), celui du meilleur montage à Damien Keyeux (La Marche).
Le prix du meilleur court-métrage a été remis à La Bûche de Noël de Stéphane Aubier et Vincent Patar, celui du meilleur documentaire est revenu à Quand je serai dictateur de Yaël André.
L’acteur, réalisateur et scénariste français Pierre Richard a reçu un Magritte d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
La question du financement de la culture s’invite aux Magritte
Par ailleurs, à l’appel de l’association artistique Hors champ, une centaine de personnes se sont rassemblées devant les marches de la 5e cérémonie des Magritte samedi de 18h à 20h, au Mont des Arts, pour dénoncer « le black-out culturel qui résulte des coupes budgétaires que la culture a connu au nom de l’équilibre budgétaire et de l’austérité ».
Les artistes francophones ont été rejoints par des citoyens, des artistes néerlandophones avec l’association State of the art et des agriculteurs du MIG (Milk interest group) engagé dans le combat contre le traité de libre-échange transatlantique TTIP. « On a mangé la pomme jusqu’au trognon et il ne reste plus que les pépins », commente Delphine Noels, porte-parole de la plateforme Hors champ et membre de la plateforme citoyenne Tout autre chose. « Nous voulons souligner la présence d’une association flamande à nos côtés, mais aussi celle des agriculteurs. Nous sommes solidaires et nous réalisons que nous nous battons pour la même chose. Les artistes ne veulent plus rester de leur côté. Notre discours sur la culture s’inscrit dans un discours plus large. »
La ministre de la Culture en Fédération Wallonie-Bruxelles Joëlle Milquet a affirmé à l’ouverture de la cérémonie, en relation avec le climat de tensions actuel, que « le combat de ce soir est surtout de remettre la culture au centre des priorités politiques, qui est la politique de la conscience humaine, de l’humanisme… » Elle a ensuite rappelé, en écho à la mobilisation, l’importance de trouver une solution pout le statut des artistes: « Le combat qu’ils ont mené dehors, nous devons le mener à l’intérieur ».
La comédienne Catherine Salée a lu la lettre des manifestants sur scène. Celle-ci a décrié l’appauvrissement de la culture et à son uniformisation: « Les citoyens ont de moins en moins accès à la culture si elle n’est pas de masse. (…) La culture est le meilleur antidote contre la montée des extrêmes, et donc elle est garante de la démocratie. (…) La culture est une arme de construction massive ».
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