La Fiancée du poète: Yolande Moreau renoue avec le ton poétique de ses premiers films
Titre - La Fiancée du poète
Réalisateur-trice - De Yolande Moreau
Casting - Avec Yolande Moreau, Grégory Gadebois, Estéban, Thomas Guy
Durée - 1 h 43
Dix ans après Henri, vingt ans après Quand la mer monte…, Yolande Moreau est de retour avec La Fiancée du poète, réflexion mélancolique sur l’amour de l’art et l’art de l’amour. Mireille rentre chez elle. Un peu perdue, un peu paumée, elle s’installe dans la maison de son enfance où les murs s’effritent et les souvenirs remontent. Mireille y soigne un chagrin d’amour vieux de 40 ans. “Je lui avais donné mon âme, il en a fait un champ de ruines.”
Elle vit de son petit boulot à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville-Mézières, trafique un peu, revend des cigarettes et chipe du papier-toilette. Ses retrouvailles avec sa sœur sont mouvementées, ses choix de vie sont questionnés. Le sort de la maison familiale est en jeu. Alors Mireille va prendre des colocataires, trois hommes, trois autres solitudes qui viennent alléger la sienne. Avec son cow-boy, son jardinier et son peintre, Mireille se recrée une famille ou du moins une interprétation légèrement subversive de celle-ci. Chacun ses secrets, chacun ses blessures, cette petite troupe de faussaires se tient l’âme au chaud.
Yolande Moreau retrouve ici le ton poétique aux limites du burlesque de ses premiers films, un petit quelque chose d’artisanal. Comme le tourne-disque retrouvé par Mireille dans la vieille maison, sa poésie de cinéaste tourne un peu au ralenti, s’octroie le droit de prendre le temps, voire d’appartenir à un autre temps. Elle prône le recours au mensonge pour rêver et se consoler de nos impitoyables vérités. On peut dès lors trouver ce temps long, regretter un goût de déjà-vu, ne pas vibrer au charme désuet et peiner à se laisser entraîner par ce récit finalement très cyclique.
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