Jeanne du Barry: Johnny Depp en Louis XV et Maïwenn qui accapare chaque plan
Titre - Jeanne du Barry
Réalisateur-trice - De Maïwenn
Casting - Avec Maïwenn, Johnny Depp, Benjamin Lavernhe
Durée - 1h56
Si la Jeanne du Barry de Maïwenn a déjà fait couler beaucoup d’encre, c’est surtout en raison du choix de la réalisatrice de confier le rôle de Louis XV à Johnny Depp, dont ce film consacre le retour. Voir un acteur américain camper le roi de France dans une production française peut paraître incongru. Ce n’est cependant pas le principal défaut de ce film historique, Depp s’acquittant de la tâche avec, certes, une pointe d’accent, mais plus encore un certain panache -la présence est une qualité qui ne s’invente pas. Dire pour autant que ce biopic est une réussite serait travestir la vérité. Maïwenn s’y empare du destin de Jeanne Duvernier (qu’elle ne laisse à nulle autre le soin d’interpréter), fille du peuple qui saura jouer de ses charmes pour grimper dans l’échelle sociale, aux côtés du comte du Barry (Melvil Poupaud) d’abord, à Versailles ensuite, où un véritable coup de foudre fera d’elle la favorite du Roi. Lequel reprendra goût à la vie à son contact, au grand dam de la cour, peu encline à accepter la préséance de la “créature”.
D’autres auraient sans doute trouvé là la matière à un film politique à la résonance contemporaine. Dans l’objectif de Maïwenn, l’histoire de Jeanne du Barry devient avant tout le prétexte à un one-woman-show, l’actrice-réalisatrice s’aimant de toute évidence beaucoup, qui accapare chaque plan. Ni fresque au classicisme assumé, ni vision au modernisme iconoclaste à la Marie-Antoinette, son film semble flotter dans un entre-deux, proprement exécuté -on n’en attendait à vrai dire pas moins-, mais non moins sûrement insipide à défaut de véritable point du vue. Un biopic décoratif, aussitôt vu, aussitôt oublié…
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