Titre - Gladiator 2
Genre - Péplum
Réalisateur-trice - De Ridley Scott
Casting - Avec Paul Mescal, Pedro Pascal, Connie Nielsen.
Durée - h 28
Le Gladiator 2 de Ridley Scott nous offre autant de pains et de jeux que l’original, mais avec en plus un Paul Mescal torse nu et des babouins enragés. Vae victis!
“Le monde est un théâtre et le destin notre metteur en scène”, écrivait le philosophe romain Sénèque. Mais dans Gladiator 2, la suite très attendue du film qui avait renouvelé le péplum en 2000, ce n’est pas le fatum qui règne en aître mais bien le réalisateur vétéran Ridley Scott, avec une Rome plus antique encore comme imposant décor.
Cette fois, l’histoire se déroule sous le règne des frères Caracalla et Geta, qui dirigent Rome avec une décadence qui ferait rougir Caligula lui-même. On retrouve ici ce qui a fait le succès du premier volet, des intrigues, du sang, de l’ambition et des hommes virils en minijupes. Mais avec de nouveaux personnages, des armes encore plus mortelles et des bêtes rugissantes dans l’arène. Qu’elles soient humaines ou pas.
Paul Mescal, l’Irlandais télégénique de Normal People et Aftersun, reprend le flambeau de Russell Crowe. Avec dignitas, virtudine et un torse nu qui suggère de nombreuses heures passées en salle de sport. Il y incarne Hanno, un guerrier numide déterminé à se venger après la chute de sa ville natale et la mort de sa femme des mains du général Acacius (Pedro Pascal), et qui espère transformer à nouveau l’empire corrompu en une république juste et vertueuse.
Lorsque Hanno est vendu au marchand d’esclaves Macrinus (Denzel Washington) -un personnage qui laisse penser que les Romains étaient encore plus doués pour les machinations que pour la sculpture en marbre de Carrare-, tout se met en place pour ramener le héros à ses racines romaines cachées. Pendant ce temps, des flash-back nous rappellent brièvement Maximus -le héros stoïque de la première partie- tandis que Connie Nielsen reprend son rôle de Lucilla, fille de l’empereur Marc Aurèle.
Sous coke
Comme Hollywood est à plus d’un océan de distance de Rome, l’Histoire est de nouveau plus maltraitée qu’un gladiateur dans le Colisée. Mais il s’agit d’une fiction, et non d’un exposé. Préparez-vous donc à de l’action à outrance, où les gladiateurs doivent même affronter des requins, des rhinocéros à deux cornes et des babouins dopés au numérique et qui auraient pris un kilo de coke. Cela vire parfois à l’orgie de kitsch, mais bon… Les Romains étaient aussi très doués pour cela, et Scott -souvenez-vous de Legend, G.I.Jane et Exodus- a toujours su honorer cet héritage.
Heureusement, le César hollywoodien ne manque ni d’énergie et ni de sens de l’épique. Pas même à 86 ans. Ce n’est pas subtil, et dans l’arène des péplums, cette suite n’arrive pas à la cheville de Ben-Hur, Spartacus ou La Chute de l’Empire romain. Mais c’est fait avec panache, et le jeu des acteurs est assuré avec talent. De plus, les dialogues, juteux, contiennent suffisamment de répliques qui font mouche pour marquer des points, tandis que les images, filtrées à la nicotine et coupées à la serpe, s’imposent sans détours. Le résultat est donc plus vif et plus divertissant que l’ennuyeux biopic sur Napoléon réalisé par Scott l’année dernière. “Ce que nous faisons dans cette vie résonne dans l’éternité”, disait le général déchu Maximus dans le premier volet. Et même si cette suite ne rentrera pas dans les annales, elle offre plus de deux heures de plaisir cinématographique décadent. Ave Ridley!
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