Avec Fremont, Babak Jalali signe une chronique à l’humour pince-sans-rire sur le quotidien des déracinés.
L’ombre bienveillante des films du Jim Jarmusch des années 80 (Stranger Than Paradise, Down by Law, Mystery Train) plane sur cette errance jazzy aux accents volontiers burlesques qui se drape dans un très séduisant noir et blanc à l’ancienne. Donya, une jeune réfugiée afghane solitaire et insomniaque, y travaille dans une fabrique artisanale de fortune cookies de San Francisco. Quand son patron choisit de lui confier la rédaction de courtes prédictions porte-bonheur, elle décide d’enfin écouter son désir et de provoquer son destin en glissant un message personnel dans un biscuit…
D’une grande richesse émotionnelle sous sa modeste simplicité de surface, cet objet constamment attentif aux mains et aux visages de ses personnages ravit par son irrésistible humour pince-sans-rire et ses élans vibrants d’humanité. Avec, en bonus, la présence d’un certain Jeremy Allen White, acteur star de la série The Bear.