Les 10 films les plus attendus du festival de Cannes

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Avant le déroulage de tapis rouges sur la Croisette, Focus a repéré dix films de la 78e édition du Festival de Cannes pour lesquels on sera prêts à affronter les files d’attente interminables, les smokings étouffants et les ovations ridiculement longues.

1. Eddington, de Ari Aster

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Ce western contemporain aurait dû être le premier film d’Ari Aster, avant que le réalisateur ne décide de se pencher d’abord sur des fêtes de famille démoniaques (Hérédité), des cultes du solstice en Scandinavie (Midsommar) et un cauchemar freudien de plus de trois heures (Beau Is Afraid). Ce dernier a fait un flop, malgré Joaquin Phoenix dans le rôle principal, mais l’acteur oscarisé semble apprécier être dirigé par ce cinéaste qui a manifestement une mauvaise image des mères et est sous contrat avec le prestigieux label A24. Dans Eddington, Phoenix rempile donc, dans la peau d’un shérif d’un village du Nouveau-Mexique en pleine pandémie. Aster qualifie lui-même le film de «western comique noir», dans le sillage de No Country for Old Men. Avec aussi Pedro Pascal en maire marié à Emma Stone et Austin Butler en prédicateur youtubeur.

2. Mission: Impossible – The Final Reckoning, De Christopher McQuarrie

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Après huit films, 30 ans, des dizaines de cascades et zéro ride, nous y voilà: Mission: Impossible – The Final Reckoning sonne le glas de la franchise d’espionnage à succès portée par Tom Cruise. Ce 14 mai –deux ans après Dead Reckoning Part One–, l’épisode final sera présenté en avant-première à Cannes, où Cruise foulera le tapis rouge. Cette dernière mission dans la peau d’Ethan Hunt, est signée Christopher McQuarrie, qui a catapulté les trois précédents volets en tête du box-office.

3. The Phoenician Scheme, de Wes Anderson

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Le Texan Wes Anderson a déjà lancé Moonrise Kingdom, The French Dispatch et Asteroid City à Cannes, et sa nouvelle création y fera également sa première. Attendez-vous à une comédie d’espionnage légèrement absurde, coécrite avec Roman Coppola. L’homme d’affaires Zsa-Zsa Korda (Benicio del Toro) et sa fille, nonne et héritière, Liesl (Mia Threapleton) y sont traqués par des magnats et des terroristes en tout genre incarnés par Michael Cera, Scarlett Johansson, Riz Ahmed, Benedict Cumberbatch, Tom Hanks et Bill Murray. Entre autres. Anderson a délaissé son directeur photo fétiche Robert Yeoman au profit de Bruno Delbonnel (Inside Llewyn Davis, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain) pour capturer ses images rigoureusement symétriques. Changement de cap ou nouveau festin visuel dans la droite ligne des précédents ?

4. Nouvelle Vague, de Richard Linklater

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Richard Linklater passe au français dans cette rêverie en noir et blanc sur la naissance de la Nouvelle Vague et le tournage de A bout de souffle. Le caméléon texan, connu notamment pour sa trilogie Before et Boyhood, s’est toujours distingué par ses dialogues naturels et ses longs plans d’observation. Un style qui s’accorde parfaitement avec cette ode au Paris de 1959, où un jeune Jean-Luc Godard (interprété par Guillaume Marbeck) tente, non sans maladresse, de financer son premier film, avec le soutien de ses amis cinéphiles François Truffaut et Claude Chabrol.

5. The History of Sound, d’Oliver Hermanus

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Ceux qui ont vu le sensuel Moffie savent que le cinéaste sud-africain Oliver Hermanus excelle dans les récits d’amour interdit entre soldats. Dans The History of Sound, la tension entre désir charnel et héroïsme vibre à chaque scène. Adapté de la nouvelle de Ben Shattuck, le film suit Lionel (Paul Mescal) et David (Josh O’Connor), qui parcourent ensemble la Nouvelle-Angleterre durant la Première Guerre mondiale pour enregistrer des chants populaires, tout en découvrant mutuellement leurs voix, et leurs corps.
Hermanus, qui s’est imposé il y a deux ans avec Living, adaptation délicate du classique d’Akira Kurosawa Ikiru, vise pour la première fois la Palme d’or, soutenu par la plateforme Mubi, coproductrice du film.

6. Die, My Love, de Lynne Ramsay

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Le cinquième film de Lynne Ramsay (We Need to Talk About Kevin, You Were Never Really Here), coproduit par Martin Scorsese, est adapté du roman éponyme d’Ariana Harwicz. I s’agit d’un thriller psychologique, même si la réalisatrice écossaise, habituée de Cannes, le décrit comme «une sorte de comédie, mais à la sauce de Glasgow». Jennifer Lawrence y incarne une jeune mère sombrant dans les troubles mentaux en pleine campagne du Montana. Robert Pattinson est son mari, LaKeith Stanfield son amant, et les vétérans Sissy Spacek et Nick Nolte complètent la distribution. Un film qui s’annonce intense, brutal et profondément sombre, tourné en pellicule 35 mm.

7. Two Prosecutors, de Sergei Loznitsa

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Véritable épine dans le pied du régime russe, l’Ukrainien Sergei Loznitsa est l’un des cinéastes les plus fascinants et talentueux du XXIe siècle. Avec des fictions acérées (In the Fog, Donbass) et des documentaires percutants (The Event, The Natural History of Destruction), il met à nu les plaies du passé soviétique et du présent jusqu’à l’ère du tsar Vladimir Poutine, disséquant la propagande, la bureaucratie et la banalité du mal avec une précision chirurgicale. Two Prosecutors, thriller judiciaire situé en 1937, en pleines purges staliniennes, marque le retour de Loznitsa au drame historique. Un jeune procureur bolchevik, tourmenté par sa conscience, se rebelle contre la corruption des services secrets de Staline, responsables à l’époque de millions de déportations et d’exécutions.

8. The Mastermind, de Kelly Reichardt

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Kelly Reichardt, reine du cinéma indépendant et pilier du festival depuis Wendy and Lucy, replonge dans le passé avec un scénario sur un vol d’œuvres d’art en 1970. Josh O’Connor est James Mooney, un homme aussi passionné par la peinture que par la révolution sociale, tandis qu’Alana Haim et John Magaro jouent les rôles secondaires principaux. Voler de l’art sur fond de guerre du Vietnam et de mouvement féministe? Cela pourrait ressembler à Ocean’s Eleven, mais avec des activistes, de l’existentialisme et de longs plans contemplatifs.

9. Alpha, de Julia Ducournau

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Il y a trois ans, elle avait fait frémir, hurler et sourire la Croisette avec sa fable de body horror Titane, qui lui a valu une Palme d’or aussi surprenante que méritée. Aujourd’hui, Julia Ducournau est prête à frapper à nouveau avec Alpha, son film «le plus personnel à ce jour». Ce drame initiatique qui fait dévier les codes du genre se déroule sur fond d’épidémie de sida dans une ville fictive des années 1980. Alpha, 13 ans, qui vit avec sa mère célibataire (Golshifteh Farahani), voit son monde fragile bouleversé le jour où elle rentre à la maison avec un tatouage mystérieux sur le bras. Deuil, mortalité, un Tahar Rahim amaigri, et le corps d’une jeune fille en pleine transformation: voici les ingrédients de cette coproduction belge, mise en image avec sensualité par Ruben Impens, le chef opérateur attitré de Felix van Groeningen, qui avait déjà donné à Titane sa texture singulière.

10. The Chronology of Water, de Kristen Stewart

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Le premier film de Kristen Stewart en tant que réalisatrice a été sélectionné dans la section parallèle Un Certain Regard, axée sur les nouvelles voix et les projets audacieux. Ce drame romantique est adapté des mémoires cultes de Lidia Yuknavitch (La Mécanique des fluides), ici incarnée par Imogen Poots. L’histoire suit une championne de natation qui sombre à l’université, perd pied dans l’addiction, mais refait surface en tant que mère, écrivaine et enseignante. Le film est produit par Scott Free, le label indépendant de Ridley Scott. On notera qu’Un Certain Regard ouvre cette année largement ses portes aux acteurs devenus réalisateurs: Scarlett Johansson y présente aussi Eleanor the Great, le portrait d’une veuve de 90 ans, et Harris Dickinson Urchin, un drame centré sur un sans-abri tourmenté.


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