Critique | Cinéma

Dans Club Zero, la cinéaste Jessica Hausner questionne les pouvoirs d’influence en milieu scolaire

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Titre - Club Zero

Genre - Drame/Thriller

Réalisateur-trice - Jessica Hausner

Casting - Avec Mia Wasikowska, Sidse Babett Knudsen, Ksenia Devriendt.

Sortie - En salles le 29 mai 2024

Durée - 1 h 50

L’Autrichienne Jessica Hausner insuffle le malaise en milieu scolaire dans Club Zero, une satire emmenée par une percutante Mia Wasikowska.

Jessica Hausner aime faire des films avec une esthétique particulière, ambigus, qui surfent sur le malaise, sondent le fanatisme et laissent le spectateur avec de nombreuses questions sans réponse. Mais si l’Autrichienne Jessica Haunser est une habituée des grands festivals de cinéma, elle a plus de mal à remplir les salles. Est-ce parce que sa formule n’est pas encore tout à fait au point? Ou parce qu’il faut plusieurs mois pour que les spectateurs interloqués ou en colère admettent que ses films étranges les ont marqués ou se détachent de la masse? Avec Club Zero, la réalisatrice de Lourdes et Little Joe ne verra sans doute pas sa cote de popularité grimper. Car tout le monde n’appréciera pas la manière dont elle s’empare des troubles alimentaires dans cette sombre satire.

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Dans une école d’élite, une poignée d’élèves à la confiance en soi fragile suivent les conseils de Miss Novak -interprétée brillamment par Mia Wasikowska , qu’on avait un peu perdue de vue depuis l’Alice au pays des merveilles de Tim Burton. Miss Novak prêche « l’alimentation consciente »: penser pleinement à chaque bouchée que l’on mange, manger moins et ainsi sauver l’environnement, mener une vie plus saine et se débarrasser de l’horrible industrie agroalimentaire. Joli programme. Sauf que l’objectif final de la manœuvre semble être de rejoindre le Club Zéro, où l’on ne mange plus rien du tout, et que les tactiques de Miss Novak n’ont rien à envier aux leaders de sectes. À la manière du joueur de flûte de Hamelin, elle attire les enfants loin de leurs parents hyper occupés ou surprotecteurs. Les décors, les costumes, la direction d’acteurs et la photographie se tiennent constamment éloignés du réalisme et du rationalisme, renforçant le malaise et l’ambiguïté. Pas une totale réussite, ni un film qui fera l’unanimité, mais ­certainement plaisant pour les amateurs de films qui dérangent.

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