[critique ciné] Un talent en or massif (Massive Talent): Nicolas Cage dans le rôle de sa vie
Omniprésent sur les écrans, Nicolas Cage joue… Nicolas Cage dans un bon gros délire méta bourré de références perchées à sa filmographie.
« Je voulais aller chez le coiffeur. » Le film a à peine commencé, que déjà la star semble vouloir se moquer, par scène culte interposée, de ses propres dérives capillaires. Et ce n’est qu’un début… Dans Un talent en or massif (Massive Talent), Nicolas Cage trouve enfin un rôle taillé à sa démesure: celui de l’acteur Nicolas Cage lui-même. Endetté jusqu’au cou, renié par les siens, au bord de la crise de nerfs, il court derrière le scénario qui remettra sa carrière sur orbite. Afin de rembourser une partie de ses dettes, son agent (Neil Patrick Harris) l’invite à se rendre à l’anniversaire d’un dangereux milliardaire mexicain (Pedro Pascal) qui est aussi son plus grand fan. Mais le séjour prend une tournure plus inquiétante encore lorsque la CIA contacte le comédien pour lui demander d’enquêter de l’intérieur sur les activités criminelles de son hôte. Dépassé, hagard, Cage comprend alors qu’il est temps pour lui de prouver qu’il est bien à la hauteur de sa propre légende…
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« Action! »
Réalisateur peu connu des radars cinocheux, Tom Gormican (la comédie romantique That Awkward Moment, la série mêlant satire et surnaturel Ghosted) trouve le ton juste et fait feu de tout bois (fantasmes persos, pluie de références à la carrière de Cage, allusions plus ou moins subtiles à sa vie privée, jeux sur le décalage entre fiction et réalité…) pour donner corps à cette espèce de comédie d’espionnage méta bourrée d’humour et d’action. En pantin égocentré et mégalomane, Nicolas Cage, souvent hilarant, y fait preuve d’une autodérision si pas inédite en tout cas assez irrésistiblement jubilatoire. Et ce, qu’il prenne du LSD, clame son amour pour le vieux cinéma, pleure devant Paddington 2, converse avec son double ou se roule des super pelles à lui-même…
Comédie solaire qui fleure bon l’été, les vacances et la joie, Massive Talent jongle non sans malice avec les genres cinématographiques pour mieux tester l’éclectisme légendaire de l’acteur. En résulte un divertissement ludique, intelligent et rythmé qui prend la forme d’un véritable petit concentré de pop culture. Si la fin du film est forcément plus classique et attendue que ses prémices, Gormican évite en outre d’être trop répétitif, semblant même en avoir encore sous la pédale. À tel point qu’il donnerait presque envie d’en voir davantage. Sûr en tout cas qu’on attend, aujourd’hui plus que jamais, la suite des aventures de Cage -l’acteur derrière le personnage- avec impatience. Surtout quand on sait que, plus de 30 ans après un Embrasse-moi, vampire d’improbable mémoire, il interprétera l’an prochain rien moins que le comte Dracula dans une comédie horrifique, Renfield de Chris McKay, pour laquelle le comédien américain annonce s’être préparé en se replongeant dans les plus grandes heures de la franchise culte des films Universal Monsters. « Listen to them, the children of the night. What music they make! »
De Tom Gormican. Avec Nicolas Cage, Pedro Pascal, Sharon Horgan. 1 h 47. Sortie: 20/04. ***(*)
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