Bouli Lanners et Lukas Dhont, grands gagnants de la 12e cérémonie des Magritte du cinéma
« Nobody has to know » de Bouli Lanners et « Close » de Lukas Dhont ressortent grands gagnants, samedi, de la 12e cérémonie des Magritte du cinéma.
Au cours de la soirée, « Nobody has to know », qui raconte une histoire d’amour dans les terres d’Ecosse, a été désigné « Meilleur film ». Le long métrage, qui a aussi valu à Bouli Lanners le prix de la « Meilleure réalisation », s’est imposé face à « Animals » de Nabil Ben Yadir », « La ruche » de Christophe Hermans, « Rien à foutre » de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre et « Tori et Lokita » de Jean-Pierre et Luc Dardenne.
En parallèle, Bouli Lanners a par ailleurs été sacré « Meilleur acteur » pour son rôle dans « La nuit du 12 » de Dominik Moll. Dans cette catégorie, il s’est distingué face à Benoît Poelvoorde (Inexorable), Jérémie Renier (L’ennemi), Soufiane Chilah (Animals) et Aboubakr Bensaihi (Rebel). Le week-end dernier, cette interprétation d’un policier percuté par l’échec lui avait déjà valu le César du Meilleur acteur dans un second rôle.
« Je voudrais remercier l’équipe qui m’a suivi dans cette aventure un peu dingue car on était quand même au bout du monde (l’île écossaise de Lewis, ndlr). Cela n’a pas été facile. On avait des conditions de travail qui étaient très dures. Merci de m’avoir suivi car c’était pour moi une aventure humaine exceptionnelle », a réagi Bouli Lanners sur scène.
Le Liégeois en a par ailleurs profité pour remercier les habitants de l’île « qui nous ont accueilli pendant le tournage, mais aussi tous les mois durant lesquels j’ai vécu là-bas en amont. Ce sont des gens exceptionnels ». L’île de Lewis, « c’est le seul endroit où je pourrais vivre à part Liège. Donc Dieu sait si j’y suis attaché ».
« Et puis je voulais raconter une histoire d’amour et, cette histoire, elle m’a été possible car je vis une histoire d’amour formidable depuis 25 ans. Donc Elise, mon amour, merci pour tout », a conclu le réalisateur, s’adressant à son épouse Elise Ancion, scénariste, metteuse en scène et costumière reconnue.
7 trophées pour Close de Lukas Dhont
De son côté, Lukas Dhont a, lui, raflé sept trophées avec « Close », qui avait déjà marqué les esprits sur la Croisette lors du dernier Festival de Cannes, où il avait remporté le Grand Prix. Alors que l’équipe du film a fait le déplacement à Bruxelles pour l’occasion, le réalisateur gantois était, lui, absent, retenu à Los Angeles dans le cadre de la course aux Oscars.
« Close », film poignant sur l’amitié et la responsabilité, s’est imposé dans les catégories « Meilleur film flamand », « Meilleure actrice dans un second rôle » (Emilie Dequenne), « Meilleur acteur dans un second rôle » (Igor Van Dessel), « Meilleur espoir masculin » (Eden Dambrine), « Meilleur scénario original ou adaptation », « Meilleure image » et « Meilleurs décors ».
« Close », film majoritairement flamand, concourrait dans la catégorie du « Meilleur film flamand » mais pas dans celle du « Meilleur film ». « C’est la logique que l’on a ici: on défend, d’abord et avant tout, les films de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Mais on montre évidemment les films réalisés de l’autre côté de la frontière linguistique et c’est important », avait précisé Patrick Quinet, président de l’Académie André Delvaux, lors de l’annonce des nominations en février. « Le film étant une coproduction d’un pays, avec un coproducteur belge francophone », cela permettait cependant de rendre éligible l’ensemble des techniciens et des comédiens du film, avait-il précisé.
Pour le reste du palmarès, Virginie Efira, qui n’était pas à Bruxelles samedi soir, a été sacrée « Meilleure actrice » pour son rôle dans « Revoir Paris » d’Alice Winocour et Sophie Breyer, « Meilleur espoir féminin » pour « La ruche » de Christophe Hermans.
Outre la récompense de Bouli Lanners, « La nuit du 12 » de Dominik Moll a également été sacré « Meilleur film étranger en coproduction ». Quant à « Rien à foutre » de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre, il repart avec le Magritte du « Meilleur premier film ».
Côté court métrage, « Ma gueule » de Grégory Carnoli et Thibaut Wohlfahrt s’est imposé en fiction, « Câline » de Margot Reumont en animation et « Arbres » de Jean-Benoît Ugeux en documentaire.
En ce qui concerne les documentaires long format, c’est « Soy libre » de Laure Portier qui est reparti avec les félicitations.
Un Magritte d’honneur a en outre été remis à l’actrice, scénariste, réalisatrice et chanteuse française Agnès Jaoui pour saluer son parcours et son engagement.
Tout au long de la soirée, le comédien et réalisateur Patrick Ridremont a, pour sa part; revêtu le costume de maître de cérémonie et l’actrice Lubna Azabal celui de présidente.