Critique | Cinéma

« Cinema Pameer »: dans les coulisses de l’unique salle de cinéma de Kaboul

3,5 / 5
© National
3,5 / 5

Titre - Cinema Pameer

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - Martin von Krogh

Sortie - En salle le 22 mars 2023

Durée - 1 h 20

Cinema Pameer nous entraîne dans les coulisses de la seule salle de Kaboul, témoin de la fragile industrie du cinéma qui persiste tant bien que mal en Afghanistan, pays en guerre depuis plus de 40 ans.

À Kaboul, le cinéma est pour beaucoup une transgression. Et le documentaire Cinema Pameer de nous le raconter à sa manière. Dans cette ville où les hommes dominent l’espace public, les femmes semblent coincées à l’intérieur… ou sur les affiches des films d’action, affiches qui font d’ailleurs l’objet de retouches esthétiques afin de cacher au marqueur noir cet épiderme que l’on ne saurait voir. Il faut dire qu’avant d’atteindre la salle, les films passent par le bureau d’Afghan Film, organisme chargé de censurer les scènes de danse trop suggestives, par exemple. Beaucoup des œuvres montrées viennent des pays voisins, donc de Bollywood, et sont “importées” dans le pays par des distributeurs/contrebandiers qui traversent les frontières à leurs risques et périls. Car le cinéma à Kaboul, c’est une aventure. Les obstacles sont nombreux, aussi bien économiques que politiques, culturels ou logistiques.

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Le 7e art comme école

S’il résiste, c’est que la salle, plus que jamais et plus qu’ailleurs peut-être, est un lieu de vie bouillonnant et incandescent: on y danse, on y mange, on y rit, on y tremble, on s’y rencontre, parfois en secret. Alors qu’une grande partie des spectateurs sont incultes et analphabètes, le cinéma fait aussi office d’école. Ce documentaire, habilement construit et servi par une musique originale qui rend hommage à l’Histoire du cinéma, culmine autour de l’avant- première d’un film afghan pour lequel la foule se presse. Le silence, les larmes, l’angoisse, et puis la communion s’emparent de l’assistance, révélant l’effet cathartique d’un récit collectif qui revisite le passé récent d’un pays vibrant, où les émotions et les mémoires sont à fleur de peau.

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