on lui doit quelques-unes des chansons les plus éblouissantes du dernier demi-siècle pop. Echappé de sa retraite californienne, Burt Bacharach est à Anvers pour une rare interprétation de ses classiques frissonnants.

Septante chansons dans le Top 40 américain, cinquante-deux titres côté anglais: entre le début des sixties et le courant des années 80, Bacharach (prononcez Bakarak) a créé une mémorable série de morceaux à fredonner en toutes circonstances. Embauché au new-yorkais Brill Building – mythique gîte de production de chansons à la chaîne – il forme un tandem avec le parolier Hal David et, ensemble, trouvent le ton juste apte au succès. Une sorte d’allégorie pop où les orchestrations volontiers soulignées propulsent la mélodie aux cimes. L’interprète est généralement mis en appétit par un tel festin: Aretha Franklin ( I Say A Little Prayer), Dusty Springfield ( The Look Of Love), Tom Jones ( What’s New Pussycat?) et un bataillon d’autres, s’appliquent à chanter Raindrops Keep Falling On My Head. Dionne Warwick collectionne les tubes en sa compagnie alors que le style Bacharach impose, au même titre que Gershwin ou Nat King Cole, une forme d’absolutisme américain. Preuve du talent de BB, les auteurs de reprises se multiplient au fil du temps et forment un casting plutôt improbable où l’on retrouve aussi bien Frankie Goes To Hollywood qu’Annie Lennox, Noel Gallagher que Faith No More où l’avant-gardiste John Zorn. Né en mai 1928, cet élégant octogénaire semble avoir encore la main verte: en 1998, en compagnie d’Elvis Costello, BB crée l’album Painted From Memory d’où s’échappe God Give Me Strenght, l’une des plus belles chansons jamais écrites sur le sens de notre destin commun. Depuis lors, son nom côtoie d’autres talents (Dr Dre, Rufus Wainwright) généralement transfigurés par l’apparition de ce véritable messie de la mélodie. Aux dernières nouvelles, les places pour son concert anversois se vendent tièdement: c’est sans doute la faute aux prix prohibitifs (66 à 88 euros!), mais il serait dommage de ne pas saisir le vol de l’archange avant que celui-ci ne grimpe, éventuellement, au paradis des singers-songwriters.

En concert le 9/07 à la Salle Reine Elisabeth d’Anvers

www.livenation.be

Ph.C.

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