BSF J2: voyage au bout de l’ennui

© Noah Dodson
Maxime Morsa
Maxime Morsa Rédaction en ligne

Périple en cinq étapes, où seuls David Bartholomé et Stephan Eicher nous offrent le Salut.

Une programmation audacieuse
Avant même de prendre le train des premiers concerts de la soirée, saluons l’audace de la programmation de ce samedi au Brussels Summer Festival. Mettre à l’affiche de la scène principale des noms comme Bénabar ou Sharon Corr, c’est prendre le risque que même Pure FM cru 2012 trouvera vos choix ringards. Et dans ce monde lisse où tout glisse comme un savon sur la glace, le parti pris est osé. Au secours.

« Rendez-nous les BB Brunes »
Phrase choc autant qu’improbable, prononcée (malgré nous) dès le début de la soirée. Le coup est rude. Si les poses caricaturales et les mélodies faciles des bébés rockeurs étaient souvent ridicules, elles font carrément défaut à Dissonant Nation. Le groupe français se prend les pieds dans son rôle et n’a pas grand-chose à proposer. Quelqu’un a des nouvelles des Naast?

Au bon endroit, au bon moment
Le concert familial, contrairement à ce qu’on pourrait laisser penser, obtient toute notre bienveillance la plus sincère. Encore faut-il y investir le même degré d’exigence que pour le reste. Et à ce petit jeu, Stephan Eicher s’en sort haut la main. Le Suisse, accompagné pour l’occasion du Lost & Found Orchestra, se fait dandy pour servir son univers raffiné et bohème. Un phare dans la nuit. Ouf.

La règle d’or
La formule est si évidente qu’elle passe sous le nez de beaucoup: un bon concert commence avec des bons morceaux. C’est peu dire que David Bartholomé l’a compris depuis longtemps. I Need Someone et Sweet Protection, empruntées au répertoire de Sharko, l’illustrent d’emblée. Le chanteur, accompagné par la suite des Parisiens du Collectif La Fabrique, propose un show dense et ludique. On entend ici et là Paper Planes de M.I.A. ou Beat It de Michael Jackson. Le temps file dans la Magic Mirrors. Elle est votée quand la règle d’or?

Le coeur lourd
La soirée s’achève pour nous après le concert de David Bartholomé. On repart le coeur lourd d’avoir exprimé du mal de la programmation de Bénabar, par exemple, sans même avoir vu sa prestation. Nous reviennent à l’esprit les pires heures de notre histoire, où l’on descendait tous les artistes de variété française juste pour la posture intellectuelle. L’ennui (morosité) se transforme alors en ennui (embarras), et le noeud commence à devenir bien trop lacanien pour pouvoir espérer le résoudre… Heureusement, demain les organisateurs du BSF ont programmé Iggy en point d’orgue d’une affiche belle comme une nuit d’amour. On peut donc dormir le coeur léger et tout oublier (sauf si l’Iguane nous balance sa reprise de Joe Dassin, c’est entendu).

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