AVEC SON 1ER ALBUM, MIRRORWRITING, LE CHANTEUR ANGLAIS JAMIE WOON PLONGE SON SPLEEN NOCTURNE DANS LA SOUL, LE DUBSTEP ET LA POP.
Mon premier instrument, c’est la voix. » Assis au fond de sa loge, quelques heures avant de monter sur la scène du Vooruit gantois, Jamie Woon la déroule avec parcimonie, le verbe posé, presque réservé. Bien loin en tout cas du chant moelleux et mélancolique qu’il développe sur les chansons de Mirrorwriting, son premier album. Un disque de soul anglaise moderne, dont le principal inconvénient est peut-être d’être trop travaillée et ténébreuse pour le main-stream, mais pas assez anguleuse pour le public underground…
Début de l’année, le métis (né en 1983, d’une mère anglaise et d’un père sino-malais) terminait à la 4e place du BBC Sound of 2011, les fameuses prévisions annuelles de la Beeb. Depuis, il a cartonné avec son single Night Air, l’un des tubes les plus improbables de ces derniers mois. Avec James Blake, il est régulièrement associé à une éventuelle scène « post-dubstep », mais il faut probablement davantage le rapprocher du format r’n’b.
Cela dit, l’étiquette ne correspond pas davantage à son premier background musical. A l’adolescence par exemple: « A 15 ans, je suis tombé dans la Britpop. Avec mes premiers groupes, on reprenait Oasis, Blur… « . L’influence familiale a forcément également joué. « Ma famille est truffée de musiciens: grands-parents, tantes, oncles, cousins… « La mère de Woon, Mae McKenna, est connue des amateurs de musique celtique. Elle a aussi enchaîné pas mal de boulots de choriste auprès de gens comme Björk, Michael Jackson ou Kylie Minogue…
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Un jour, elle part enregistrer un album à Nashville et emmène son fils avec elle. » Un projet crossover de musique celtique avec des musiciens bluegrass de là-bas. « Woon y a 2 « révélations »: » L’ambiance du studio m’a complètement séduit! Et puis, pendant ce voyage, j’ai aussi participé à un camp d’une semaine en Caroline du Nord, pour apprendre la guitare, le songwriting… Je me suis plongé là-dedans. On m’a montré les accords ouverts. Tout à coup, je pouvais avancer plus facilement et plus vite. Avec 2 fois rien, je pouvais commencer à monter des trucs, trouver un bon son sans en faire des tonnes. «
Rentré à Londres, Woon prend alors le pli. Il creuse un songwriting folkeux avant de frayer avec l’électronique. Aujourd’hui, il reste encore des traces de ce récent passé acoustique ( Waterfront), mais la vague dubstep et des remix par Burial notamment l’ont définitivement fait glisser du côté soul et électro. Y compris dans sa manière de traiter la voix. » J’étais dans ce truc singer-songwriter, inspiré par la soul music. Puis j’ai commencé à bosser avec une loop station (pédale qui permet d’enregistrer une voix et de la répéter ensuite en boucle, ndlr). Cela m’a permis de créer différents sons. A partir de là, je me suis vraiment plongé dans la musique électronique. Aujourd’hui, j’utilise tous ces trucs, y compris l’auto-tune. Pour certains morceaux de l’album, j’ai utilisé une centaine de prises. Ce sont à chaque fois des performances mais découpées en mini-fragments que je recolle ensuite ensemble. « Une formule gagnante jusqu’ici…
RENCONTRE LAURENT HOEBRECHTS; JAMIE WOON, MIRRORWRITING, DISTRIBUÉ PAR UNIVERSAL. EN CONCERT LE 04/
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