Hound Dog
L’interprétation des textes sacrés est sans doute la plus grande cause de guerres depuis l’invention de la religion. À leur échelle, César et Alex, deux branquignoles, peuvent également faire des dégâts, simplement parce qu’ils sont persuadés d’avoir trouvé le meurtrier d’un certain Cortez après avoir interprété “des signes”. Le guide et point de départ de ce polar bien perché est un chien que César trouve dans son appartement et tente de ramener à son maître. Handicapé par un bras gauche inerte, il fait appel à Alex pour le covoiturer dans sa quête. Alex, son dieu, c’est Elvis, qui hante ses rêves en chantant Hound Dog chaque nuit. Ces deux personnages, véritables Laurel & Hardy -la tendresse en moins, la dèche intellectuelle en plus-, contribuent grandement à l’intérêt du récit. L’ambiance graphique y est également pour beaucoup. Biberonné à Charles Burns et au couple Mezzo & Pirus, Nicolas Pegon, diplômé des Gobelins, se lance dans la bande dessinée entre deux courts métrages d’animation. Si le ton général est noir, l’humour n’en est pas moins présent. La visite régulière que fait Alex chez différents spécialistes pour son bras mort et la réunion d’“art directors” pour l’image de marque d’un whisky servent de prétextes à l’auteur pour présenter une belle collection de créations capillaires, de fringues et d’attitudes plus caricaturales et drôles les unes que les autres.
de Nicolas Pegon, éditions Denoël Graphic, 204 pages.
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