Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

Yves Corbassiere dans sa Renault NN2 devant le bar Tabou rue Dauphine, Paris, France, 1948. © Robert Doisneau/Gamma-Rapho
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Pendant tout l’été, Focus part sur les traces des tribus atypiques qui ont embrasé la jeunesse depuis les années 40. Premiers sur la liste: les zazous, ados parisiens excentriques qui défieront l’occupant nazi à coup de jazz déluré!

C’est peut-être le premier des mouvements jeune -avant même que le concept de jeunesse ne veuille vraiment dire quoi que ce soit. Une poussée de fièvre proto-ado, bien avant l’invention de la figure « teenager ». A l’époque, le rock n’est pas encore là. Par contre, le jazz, oui. Depuis les années 30, il a fait son trou en Europe. Quand la guerre éclate un peu plus tard, il est plus que jamais synonyme d’évasion, de liberté. Dans les rues de Paris, occupée par les Allemands, des jeunes gens continuent coûte que coûte de danser sur les orchestres swing. Esprits libres, ils se permettent les cheveux longs et les costumes extravagants, loin du modèle rasé de près et propre sur soi vanté par l’ordre moral de l’époque. Ces « beatniks » avant l’heure portent un drôle de nom: les zazous.

Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

On a bien failli les oublier. C’est qu’à côté d’autres rébellions ados mythifiées, la tribu zazou dégage un charme un peu suranné. Joliment désuet certes, mais pas forcément très sulfureux. En 2003, aux Folies Bergères, Jérôme Savary a bien monté une comédie musicale autour d’eux. De son côté, le réalisateur russe Valeri Todorovski imaginait en 2008 une histoire de jeunes jazzeux sur fond de guerre froide dans le courant des années 50: intitulé… Hipsters en anglais, le film était sorti en France sous le titre explicite Les Zazous. Plus récemment, c’est Gérard de Cortanze (Prix Renaudot 2002) qui leur a consacré son dernier roman historique: sorti au printemps, Zazous (éditions Albin Michel) suit une bande de titis parisiens bien décidés à ne pas se laisser voler leur jeunesse par la guerre. « Mais ne cherchez pas de la documentation sur le phénomène, précise par téléphone l’écrivain-éditeur. Il n’y en a pas. Pour nourrir le récit, j’ai dû dépouiller la presse de l’époque, décortiquer des journaux intimes… » C’est un peu comme si la tribu était restée coincée dans les caves où elle s’acharnait à faire la fête. A moins qu’elle n’ait été prise au piège de sa propre insouciance…

Le terme même semble n’être qu’une blague. Un mot difficile à prendre au sérieux, un poil absurde -un peu comme les frondeurs du mouvement Dada, une guerre plus tôt. Deux syllabes saugrenues, enfantines, à la fois rondes et sifflantes. Un peu exotiques aussi. Dans tous les cas, de quoi faire tache dans l’ambiance plombée de l’Occupation…

Le mot est apparu quelques années plus tôt. On le retrouve dans un morceau du chanteur Johnny Hess, Je suis swing, sorti en 1938. Mais en réalité il naît bien avant encore, de l’autre côté de l’Atlantique. L’inspiration vient en effet d’un titre de Cab Calloway. Né en 1907 à New York, Calloway est l’une des figures les plus fantasques du jazz. Dans les années 30 déjà, il a réussi à faire son trou au fameux Cotton Club de Harlem, alors le plus célèbre club du pays. Il remplace notamment l’orchestre de Duke Ellington, quand celui-ci part en tournée. La mèche un peu folle, le sourire carnassier surmonté d’une fine moustache à la Errol Flynn, Cab Calloway est un entertainer né. Quelques années plus tôt, il a appris le scat avec Louis Armstrong. Dès 1931, il enregistre Minnie the Moocher, son plus gros tube (qui deviendra même un personnage d’un cartoon de Betty Boop). Deux ans plus tard, Minnie est de retour, mais comme personnage secondaire d’un nouveau morceau. Son titre: Zaz Zuh Zaz. Trois onomatopées dont Calloway a le secret. La signification? Il n’y en a pas. Calloway le chante lui-même: « To me it don’t mean a thing/But it’s got a very peculiar swing ».

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Cinq ans plus tard, Johnny Hess reprend donc le délire de Calloway à son compte. Auparavant, le chanteur d’origine suisse s’est fait connaître en duo avec un certain Charles Trenet. Echappé en solo, il plonge plus franchement dans la marmite swing. Ce n’est pas le premier en France à rapprocher jazz et chanson, rappelle Marc Danval. Rencontré dans sa tanière ixelloise, l’inénarrable spécialiste du jazz belge, homme de lettres et de radio (l’émission La 3e oreille, sur la Première, qui fouille tous les samedis après-midi dans le patrimoine musical pré-rock’n’roll), précise: « C’est Jean Sablon qui a commencé, dans les années 30. Par exemple en se faisant accompagner du pianiste noir américain Garland Wilson, ou de Django Reinhardt, qu’il avait découvert à la Boîte à Matelots, à Paris! »

Quand, quelques années plus tard, Hess sort Je suis swing, il confirme donc la mode qui est en train de s’installer. Il chante: « La musique nègre et le jazz hot/Sont déjà de vieilles machines/Maintenant pour être dans la note/Il faut du swing. » Quelle définition en fait-il exactement? « Le swing n’est pas une mélodie/Le swing n’est pas une maladie/Mais aussitôt qu’il vous a plu/Il vous prend et n’vous lâche plus. » Et d’enchaîner en reprenant le néologisme zézayant de Calloway…

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Art décadent

Un an plus tôt, en 1937, à Munich, le régime nazi a mis sur pied une grande exposition sur « l’art dégénéré » (« Entartete Kunst »). Organisée par Adolf Ziegler, le peintre favori d’Hitler, l’événement attire quelque deux millions de personnes! La grande foule s’est pressée pour voir une liste de tableaux taxés de « décadents », oeuvres participant à la « décrépitude » et au « déclin » de la civilisation. Dans la foulée, la musique aussi est passée au filtre aryen. Le jazz se retrouve évidemment en première ligne des rythmes à proscrire.

Avec des conséquences inattendues. Pour Bill Brewster et Frank Broughton, auteurs de la somme Last Night a DJ Saved My Life, c’est clair: en rangeant le jazz à la marge, « les nazis ont précipité le premier boom des discothèques ». A l’inverse des « dancings », les discothèques renvoient en effet « à un endroit plus intime, privé ». En d’autres mots, plus « clandestins ». Le premier établissement à utiliser le terme est d’ailleurs un petit bar de la rue Hachette, à Paris, qui, pendant l’Occupation, proposait au client de commander son 78 tours favori en même temps que sa boisson. On est loin des grandes salles de bal…

Pourtant, malgré la propagande nazie, le jazz continue son ascension, irrésistible. Paradoxalement, on n’en a même jamais autant écouté. En septembre 40, par exemple, Radio Paris diffuse près de quatre heures de jazz par semaine. A la fin de l’année suivante, il y en a six fois plus, rapporte Jean-Claude Loiseau dans Les Zazous (Le Sagittaire, 1977). Dans les mois qui ont suivi la signature de l’Armistice par Pétain, une centaine de cabarets auraient même ouvert à Paris…

C’est que l’occupant tente dans un premier temps de se faire bien voir. Dans Zazous, Gérard de Cortanze écrit: « Cette concession au divertissement relève de la pure politique. La tactique énoncée par la Propagandastaffel est on ne peut plus claire: « Il faut calmer les ventres affamés des Français et divertir les esprits pour qu’ils restent tranquilles.«  » Par ailleurs, l’image d’une capitale française canaille, temple des plaisirs frivoles (et quelque part victime de sa décadence oisive), arrange bien les nazis, qui en font un lieu de récréation pour leurs troupes –« l’endroit idéal pour le repos du guerrier ».

Night club Saint Yves à Saint Germain des Prés, Paris, 1948.
Night club Saint Yves à Saint Germain des Prés, Paris, 1948.© Robert Doisneau/Gamma-Rapho

C’est dans cet interstice, entre Occupation et libertés parcimonieusement distillées, que les zazous vont s’engouffrer. Ils ont entre 16 et 20 ans et se retrouvent aux terrasses des mêmes cafés. Il y a notamment le Pam Pam sur les Champs-Elysées et le Boul’Mich, près de la Sorbonne. Toujours du côté du Quartier Latin, les zazous se planquent encore au Capoulade -lieu qui avait déjà accueilli les exilés allemands fuyant le nazisme dans les années 30… Les jeunes extravagants se reconnaissent facilement entre eux. Inspiré là encore par les tenues de Cab Calloway, et plus généralement par la mode des zoo suits américains, le zazou porte le pantalon taille haute, le veston flottant et arbore évidemment une chevelure abondante. Dans l’article qu’il a écrit dans la numéro de juin d’Historia, Gérard de Cortanze précise encore: « Bien entendu, s’habiller zazou ne suffit pas pour paraître zazou. Les zazous se doivent de boire les mêmes breuvages: bière-grenadine ou vieux gin trouvé dans la cave familiale. De manger les mêmes plats: carottes râpées de préférence. De lire les mêmes livres: Ulysse, de Joyce, Rebecca, de Daphné du Maurier, Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell. »

A fortiori, ils écoutent la même musique. Au début des années 40, les titres contenant le mot swing se multiplient au classement des meilleures ventes. Comme le Mademoiselle Swing d’Irène de Trébert (qui deviendra un film, en 1942), Elle était swing de Jacques Pills, Mon heure de swing de Georgius, Le swing à l’école de Fred Adison, etc. Le terme zazou essaime de la même manière. Chez Charles Trenet (La poule zazou), Johnny Hess forcément (Ils sont zazous), ou encore Andrex qui, dans Y a des zazous, chante: « Jusqu’ici sur Terre/Un homme pouvait être/Blanc ou noir ou jaune/Ou rouge et puis c’est tout/Mais une autre race/Est en train d’apparaître/C’est les Zazous, C’est les Zazous… » Plus loin, il pousse encore la fantaisie: « Si vous rencontrez un jour sur votre passage/Un particulier coiffé d’un fromage mou/Tenant dans ses doigts un poisson dans une cage/C’est un Zazou, c’est un Zazou.  »

Quant aux morceaux américains, leurs titres sont régulièrement francisés pour passer outre l’éventuelle censure. Marc Danval: « St-Louis Blues devenait La Tristesse de Saint Louis, Honeysuckle Rose se transformait en Goût de miel… Ou encore le morceau Idaho, qui sert d’indicatif à mon émission, était « traduit » par Vous avez un beau chapeau, Madame. De cette manière, on faisait du jazz au nez et à la barbe des nazis. » (rires)

Swing Heil!

Originaux, excentriques, les zazous aiment la provoc’. Pour autant, ils ne sont pas forcément politisés. Bien décidés à jouir de l’instant et profiter de leur jeunesse, ils veulent surtout s’amuser. « Au départ, il s’agit surtout d’une bande d’hurluberlus, précise Gérard de Cortanze. Mais qui ont foutu une merde incroyable à Paris, et ailleurs. » Notamment en défiant le bourgeois et l’autorité. Mais sans forcément incorporer stricto sensu la Résistance: ils tiennent beaucoup trop à leurs tenues flamboyantes que pour la délaisser et prendre le maquis… Pour le Pariser Zeitung, organe de presse destiné aux Allemands de Paris, les zazous ne sont d’ailleurs motivés que par un pur esprit de contradiction: « Si les Anglais avaient occupé la France, ils seraient pro-Allemands. »

Au fil du temps, les zazous vont cependant être la cible d’attaques de plus en plus (op)pressantes. Dès 1942, le journal collaborationniste et antisémite Au Pilori invite par exemple à aller « fesser le zazou« . Dans la rue, des affiches des Jeunesses Populaires Françaises proposent de les tondre… dénonçant la fainéantise d’une jeunesse décadente, Le Gringoire, autre magazine proche de Vichy, parle de « gamins vicieux et de fillettes oisives qui hantaient les cafés et les brasseries des Champs-Elysées et du Quartier latin et qui ont adopté le slogan: une France swing dans une Europe zazou« .

Terrasse du Café de Flore à Saint Germain des Prés, Paris, circa 1950.
Terrasse du Café de Flore à Saint Germain des Prés, Paris, circa 1950.© Robert Doisneau/Gamma-Rapho

A l’époque, Marc Danval a six ans. Il se souvient qu’à Bruxelles aussi, les zazous ont eu la vie dure. « J’étais terrorisé par un petit saligaud qui faisait partie des Jeunesses hitlériennes. Dès qu’il croisait le zazou qui habitait dans le quartier, il le menaçait avec son revolver. Mais le mec s’en foutait joyeusement. Il risquait pourtant gros…  »

C’est pareil ailleurs. En Allemagne, par exemple, les swingjugend, parodie swing des Jeunesses hitlériennes, se font également réprimer. Dès le mois d’août 41, quelque 300 ados fans de jazz sont arrêtés pour avoir troqué le Zieg Heil! par le Swing Heil! Rasés, battus, plusieurs d’entre eux finissent en camp de concentration…

A Paris, quand le port de l’étoile jaune devient obligatoire pour les Juifs, en juin 42, certains zazous embraient. Dans un geste aussi moqueur que téméraire, ils arborent à leur tour une étoile sur laquelle est inscrit le mot « swing »… Plusieurs se feront arrêter et amener pour un petit séjour au camp de Drancy. D’autres encore seront envoyés au fameux STO, le Service du travail obligatoire. On a beau ne pas être « sérieux quand on a 17 ans« , la réalité, parfois, ne peut manquer de vous rattraper…

A la fin de la guerre, les zazous auront grandi. Mais les graines sont plantées. Dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, d’autres échappatoires prendront racine. Aux fêtes délurées du Quartier latin, succède notamment la bohême existentialiste. Le jazz est toujours là. Mais désormais c’est le be-bop qui mène la danse. Avant que ne déboulent finalement le rock et sa déclinaison yéyé, qui révolutionneront la culture mondiale. Et, avec elle, la jeunesse…

Zazou, mode d’emploi

Adepte d’un scat débridé, Cab Calloway est non seulement celui qui est à l’origine du mot zazou. Il a également largement contribué à définir son look, en cultivant son goût pour la mode du zoo suit. Particulièrement populaire auprès des Afro-Américains, le style zoo suit s’amuse notamment à exagérer la découpe et les couleurs du costume masculin « classique ».

Cab Calloway dans son zoot suit pour le musical Stormy Weather, 1943.
Cab Calloway dans son zoot suit pour le musical Stormy Weather, 1943.© Getty Images/John D. Kisch

1. Calloway pousse l’extravagance vestimentaire jusqu’à arborer un large chapeau plat. La plupart du temps, les zazous parisiens préfèrent cependant s’en passer, se baladant tête nue, pour mieux exposer une crinière qu’ils ont généralement abondante…

2. En réaction à l’épaisse moustache du Maréchal (Pétain), le zazou avance la lippe bien dégagée, ou alors simplement décorée d’une mince ligne de poils à la Errol Flynn -ou Django Reinhardt.

3. Avec la guerre, tous les biens sont rationnés. La nourriture évidemment, mais également les tissus. Le zazou n’en a cure. Son esprit de contradiction le pousse à porter des vestes amples et des pantalons ultrabouffants.

4. Le zazou ne s’embarrasse pas trop de bijou, hormis la montre-bracelet. Par contre, il ne se sépare jamais de ses lunettes noires (qu’il y ait du soleil ou pas), ni de son parapluie long (qu’il pleuve ou non), rappelant celui de Chamberlain, le Premier ministre britannique qui signa les malheureux Accords de Munich de 1938…

(L.R.)

Objets zazous

Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

Johnny Hess – « Je suis swing » (1938)

Le disque-fondateur du mouvement zazou? En tout cas, celui qui lui a donné son nom. Quand Hess reprend l’onomatopée de l’Américain Cab Calloway, il résume à la perfection la légèreté revendiquée des ados fanas de jazz. « Je suis swing, oh je suis swing/C’est fou, c’est fou/C’que ça peut m’griser! », s’emballe le chanteur sautillant. Egalement propriétaire du Jimmy’s, club parisien qui préfigure les premières discothèques (l’endroit était déjà équipé d’une boule à facettes et de deux platines), il survivra difficilement à la mode qu’il a contribué à lancer.

Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

Pet Shop Boys – « in the night » (1985)

Spécialiste d’une pop synthétique et volontiers ironique, le duo anglais sort le single Opportunities en 85. En face B, le morceau In The Night s’attarde explicitement sur les zazous, en français dans le texte –« Zazou, comment allez-vous? » L’insouciance de la jeunesse swing y trouve pas mal d’échos dans l’hédonisme forcené des eighties. Jusqu’à y voir une même forme de résignation? « Well there’s a thin line between love and crime/And in this situation/A thin line between love and crime and Collaboration », chante notamment Neil Tennant.

Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

T.C. Matic – « Les zazous » (1982)

En 82, T.C. Matic sort son deuxième album, L’Apache. Le combo new wave d’Arno est plus grinçant que jamais. Avec le titre Les zazous, « l’Ostendu » pointe à la fois la réjouissante insouciance du mouvement –« They didn’t like the morning/They didn’t like the heat/They didn’t believe in sacrifice/ They believed in the moonlight »-, mais également la vanité d’une démarche qui apparaît davantage comme une fuite que comme une réponse à l’époque –« What they like/Is what they feel/But they’ve found no answer/To what they feel ».

Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

Spirou – « Le groom vert-de-gris » (2009)

Cinquième volet de la collection Le Spirou de… , l’album Le groom vert-de-gris est signé Yann et Schwartz. Le duo fait évoluer le célèbre personnage de bande dessinée au coeur de Bruxelles, dans une capitale belge occupée par les Allemands, plaçant l’action en 1942. BD bourrée de références, Le groom vert-de-gris voit Spirou et Fantasio faire notamment connaissance de Glu-Glu, une jeune zazoue qui se révèlera être membre de la résistance belge.

Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

L’affaire Louis’ trio

S’il y a bien un groupe français qui a multiplié les clins d’oeil aux zazous, c’est bien celui-là. Accumulant les références aux années 40-50, le groupe du regretté Hubert Mounier s’amusait notamment à porter des fringues de scène rappelant les tenues excentriques trop larges des adeptes du swing. Orfèvre d’une chanson ultrapop (Chic Planète), l’Affaire n’avait musicalement pas grand-chose à voir avec le jazz. Par contre, il s’en rapprochait en cultivant une fantaisie légère et sautillante (Bois ton café, Tout mais pas ça…)

Bandes à part (1/7): Les zazous, swing résistance

Les Zazous (2008)

Etrangement, le cinéma s’est fort peu emparé de la figure du zazou. En 2008, c’est un réalisateur russe, Valeri Todorovski, qui se chargera de mettre le phénomène en images. Du moins dans sa version « soviétique ». Traduit par les Zazous en français, le film est intitulé Stilyagi en version originale. Le rapprochement est évident: le terme Stilyagi renvoie au mouvement du même nom qui, du milieu des années 40 aux sixties, était constitué de groupes d’ados russes lorgnant avec insistance la « révolution » swing.

(L.H.)

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