Au nom d’Anna (Calvi)

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Protégée de Nick Cave et de Brian Eno, Anna Calvi, bientôt en concert au Botanique, s’annonce comme l’une des sensations anglaises de l’année 2011.

Il y a des signes qui, généralement, ne trompent pas. Figurer sur la liste des 15 artistes les plus prometteurs publiée par la BBC en est un. Assurer la première partie de Grinderman sur la demande de Nick Cave en est un autre. Bien plus révélateur encore.

Anna Calvi, c’est un peu (juste un peu) la fille cachée de PJ Harvey et de Jeff Buckley avec un faux air de Chrissie Hynde. Elle grandit en écoutant les Stones, Dr John, Django Reinhardt, Robert Johnson… Beaucoup de musique classique aussi. Ravel, Debussy… « Je picorais dans la collection de disques de mon père, explique-t-elle, réservée, dans sa loge de l’Ancienne Belgique. Le premier album que j’ai acheté, c’était Aladdin Sane de Bowie. Juste après avoir entendu Space Oddity dans la voiture de mes parents. Je devais avoir 10 ans. C’est aussi à cet âge-là que j’ai écrit mes premières chansons. »

La Londonienne est plutôt du genre précoce. Fille de deux hypnothérapeutes musiciens à leurs heures perdues (un père guitariste d’origine italienne qui lui fait découvrir l’opéra, le tango et Rome, et une mère flûtiste), elle titille le violon à 6 ans. La guitare à 9. Et vers 11 ou 12 piges se met à enregistrer dans son petit studio de fortune. Cependant, on vous l’a dit, Anna est timide. « J’ai étudié la musique, l’orchestration, les arrangements, mais je ne chantais jamais. Pas même sous la douche. »

L’avis de Brian

Il y a cinq ans environ, après avoir bourlingué dans quelques groupes sans intérêt, Anna se décide enfin. Comme ça ne sert à rien de faire les choses à moitié, elle apprend à jouer de ses cordes vocales en écoutant Nina Simone et Edith Piaf. Entre 2006 et 2008, elle tient les rênes d’un trio, Cheap Hotel, tourne au Royaume-Uni et en Irlande, ouvre pour 30 Seconds to Mars, l’affreux projet de Jared Leto, à l’Apollo. Et se fait connaître en solo avec Jezebel, reprise d’une vieille chanson de la Môme.

Son premier album, elle en écrit et enregistre les démos dans le grenier parental avant de bosser avec un fidèle collaborateur de PJ Harvey. En l’occurrence Rob Ellis. Après l’avoir vue sur scène, Brian Eno lui dit ne plus avoir vécu un truc aussi intense depuis un concert de Patti Smith dans les années 70, et s’invite sur l’album. Chante et joue du piano. « C’est le plus beau des compliments. Patti Smith est une grande source d’inspiration. Elle dégage une telle énergie. Possède un côté tellement sauvage. Cette femme a toujours fait ce qu’elle voulait. Et ce n’est, je pense, pas nécessairement évident dans l’industrie du disque. »

Les plus grands moments d’Anna Calvi, puisque c’est ainsi que l’Anglaise a décidé d’intituler son premier disque, sont moins les morceaux rock que les titres à l’atmosphère mystique comme No More Words et First We Kiss. On préfère la rugosité et le dépouillement écorché d’une Scout Niblett mais la voix est grave, sensuelle, vénéneuse… Et Miss Calvi a priori plutôt prometteuse.

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Anna Calvi, Anna Calvi , distribué par Domino.

www.myspace.com/annacalvi

En concert, le 9 février au Botanique (Rotonde).

Julien Broquet

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