Critique

Assassinée

Cathy, mère devenue célibataire, s’affaire en vue des vingt ans de sa fille Eva. Laquelle n’apparaît pas à sa propre fête… Rapidement, l’angoisse se transforme en horreur: la jeune femme a été battue à mort et laissée dans un champ.

ASSASSINÉE, TÉLÉFILM DE THIERRY BINISTI. AVEC PATRICIA KAAS, SERGE HAZANAVICIUS, MARIE VINCENT. **
Ce mardi 15 mai à 20h35 sur France 3.

On a déjà coté moins sévère. De fait, Assassinée, en tant que telle, n’est pas la pire des fictions que la télévision française, particulièrement créative dans le navet cathodique, nous ait servies récemment. Seulement voilà… Quand les ficelles se musclent aux anabolisants et finissent par ressembler à des tuyaux d’arrosage, on se lasse. Ici, comme souvent, c’est l’impression d’assister à un cours, ou plutôt à une « mise en situation », qui domine. Au détriment d’une émotion légitime (on parle d’un deuil) qui, il est vrai, n’aurait peut-être pas dû s’aventurer sur l’incertain terrain du téléfilm.

Cathy, mère devenue célibataire, s’affaire en vue des vingt ans de sa fille Eva. Laquelle n’apparaît pas à sa propre fête… Rapidement, l’angoisse se transforme en horreur: la jeune femme a été battue à mort et laissée dans un champ. Démarre alors une insupportable traversée de l’enfer pour les parents, confrontés aux froids rouages d’une Justice bien peu humaine.

Dès le moment où le décès de leur fille sera avéré, les parents se verront trimballés de scène explicative en scène explicative, histoire de bien nous faire « tout comprendre comment ça fonctionne pour les victimes ». Le gendarme compréhensif autant que l’avocat un peu froid, en passant par un insensible palais de Justice, nous emmènent dans une sorte de documentaire dénué de finesse, boursouflé, où Patricia Kaas ne parvient désespérément pas à sonner juste. Patricia Kaas, interviendrez-vous, un peu interdit? Eh bien oui, c’est bien l’ancienne chanteuse populaire (l’est-elle toujours?) à qui Thierry Binisti (bien mieux inspiré dans des films comme L’Outremangeur par exemple) confie le rôle de cette maman souffrance. Une curiosité donc, mais qui ne gomme pas les défauts de cette fiction bien trop démonstrative.

Guy Verstraeten

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