Andy Shauf

« The Neon Skyline »

Selon la légende, Andy Shauf a appris à jouer sur les invendus du magasin de ses parents qui faisaient dans les instruments de musique et le matériel électronique. Elle ne dit pas par contre où le Canadien a aiguisé sa manière si efficace de raconter des histoires. Comme son prédécesseur ( The Party) qui retraçait une soirée entre amis (chaque chanson étant la version d’un invité différent), son cinquième disque solo est un concept album. Le récit se déroule en l’espace d’une nuit. Le narrateur va boire un verre dans un bar, The Neon Skyline, où il apprend que son ex est de retour en ville. Un bon prétexte pour raconter leurs jeunes émois, la jalousie et les rêves de tout recommencer à zéro. Pour se poser des questions aussi: est-ce que l’amour nous manque? Que se passe-t-il quand l’autre n’est plus là? Que reste-t-il des souvenirs? Comment aurait-il pu en aller autrement? Peuplé par ses potes de comptoir et une serveuse qui sait ce que tu vas boire avant même de t’asseoir, The Neon Skyline est un disque de rupture sentimentale. Rien à voir cependant avec le désespoir plombé qui les habite souvent. Fortement marqué par Randy Newman et sa manière de raconter des histoires, Shauf signe même un disque pop plutôt lumineux. Réconfortant en tout cas. Le multi-instrumentiste qui a cette fois préféré la guitare acoustique au piano a tout écrit, joué, produit. Et ses onze nouvelles chansons (il en avait pondu une cinquantaine au sujet de cette seule et même nuit) renvoie aux univers soyeux d’un Elliott Smith ou encore d’un jeune Sufjan Stevens. De la belle ouvrage.

Distribué par Anti-/Pias. Le 25/03 à l’Orangerie (Botanique).

8

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